C. Murray se réfère à une série d’e-mails fortement censurés, consultés par le Guardian, Middle East Eye et les avocats de Palestine Action. Ils montrent que le gouvernement israélien a pu exercer une influence directe sur la police et les procureurs britanniques afin de les inciter à poursuivre des citoyens britanniques qui ont manifesté au Royaume-Uni contre le génocide dont Israël est accusé devant la Cour internationale de justice et pour lequel ses dirigeants ont été inculpés devant la Cour pénale internationale. Ce qui, selon lui, est « l’exemple parfait de la mainmise du sionisme sur les institutions publiques britanniques et de la profonde emprise sioniste sur le New Labour ».
Cette campagne au cours des deux dernières années contre les journalistes a conduit, rappelle-t-il, à l’arrestation de Sarah Wilkinson, Asa Winstanley, Richard Medhurst, Johanna Ross, John Laughland, Vanessa Beeley, Kit Klarenberg, Ernest Moret, Richard Barnard, Tony Greenstein et Natalie Strecker.
C. Murray a en outre accusé David Lammy, ministre britannique des Affaires étrangères, d’avoir menti au Parlement et au pays au sujet de la suspension des négociations commerciales avec Israël, alors que l’ « envoyé britannique pour le commerce », Lord Ian Austin, se trouve actuellement sur place.
Un article publié par The Guardian sous le titre « Le Royaume-Uni accusé de « messages brouillés » alors que son envoyé commercial se rend en Israël pour renforcer ses liens », constate que le voyage de Lord Austin qui intervient une semaine après que le ministre des Affaires étrangères a suspendu les négociations commerciales est destiné à « promouvoir les affaires pour la Grande-Bretagne ».
D. Lammy avait été accusé par l’ancien chancelier travailliste du cabinet fantôme John McDonnell d’avoir induit le Parlement en erreur en septembre en violation du code ministériel, en affirmant aux députés que la majorité des livraisons britanniques à Israël étaient de « nature défensive ».
Selon le Financial Times, des activistes qui appartiennent à l’organisation des droits de l’homme palestinienne Al-Haq ont intenté une action judiciaire contre le Ministère des Affaires et du Commerce britannique qu’ils accusent d’approvisionner l’entité sioniste en pièces essentielles pour des F-35 utilisés dans les raids israéliens meurtriers sur la bande de Gaza.
Alors que le gouvernement britannique affiche dernièrement des positions officielles menaçant Israël de prendre des mesures contre lui s’il ne cesse sa guerre génocidaire à Gaza, il est accusé de fourvoyer l’opinion publique qui affiche de plus en plus des position favorables aux droits du peuple palestinien.
Le 28 mai, quelque 380 écrivains du Royaume-Uni et d’Irlande, dont Zadie Smith, Ian McEwan et Irvine Welsh, ont appelé à utiliser les « mots justes » et à qualifier de « génocide » la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza.
Lundi, plus de 800 experts juridiques basés au Royaume-Uni, y compris d’anciens juges de la Cour suprême, ont écrit au Premier ministre Keir Starmer, affirmant « qu’un génocide est en train d’être perpétré à Gaza ou, au minimum, il existe un risque sérieux qu’un génocide se produise ».
Lors d’une importante manifestation dans les rues de la capitale, les protestataires ont réclamé samedi de suspendre les ventes d’armements à Israël.
Dans la journée de jeudi, Londres a dénoncé le projet du gouvernement israélien de créer 22 nouvelles colonies juives en Cisjordanie occupée, y voyant « un obstacle délibéré à un État palestinien. » Hamish Falconer sous-secrétaire d’État aux affaires étrangères britanniques a écrit sur X que « le Royaume-Uni condamne ces actions ». « Les colonies sont illégales en vertu du droit international, elles menacent davantage la solution à deux États et ne protègent pas Israël », a-t-il ajouté.