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Arrestation d’I. Khan au Pakistan : Ses partisans bravent la rhétorique officielle

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Au Pakistan, Imran Khan, ex-Premier ministre, a été arrêté, mardi alors qu’il se trouvait à la Haute Cour d’Islamabad où il devait comparaître dans une affaire de corruption. Une arrestation illégale, selon son parti, le PTI, qui a appelé ses partisans à descendre dans la rue pour protester contre cette arrestation.
Arrestation d’I. Khan au Pakistan

Il a été encerclé et empoigné par une horde des paramilitaires à la Haute Cour de justice d’Islamabad. Les rangers casqués, arborant gilet pare-balles, bouclier anti-émeute et bâton à la main, l’ont poussé à l’intérieur d’une voiture et sont partis sous les huées des partisans de l’ex-Premier ministre.

I. Khan devait comparaître dans le cadre d’une affaire de corruption. Il est aux prises avec la justice dans 85 affaires différentes depuis qu’il a été évincé du pouvoir par une motion de censure il y a un an. «Cette arrestation est conforme à la loi», a insisté Rana Sanaullah, ministre de l’Intérieur. Elle a été effectuée par le principal organe de lutte contre la corruption au Pakistan, le National Accountability Bureau (NAB), « organisme indépendant qui n’est pas contrôlé par le gouvernement », a-t-il souligné.

« Le Pakistan est en feu », a réagi Shireen Mazari, porte-parole du PTI. « Nous ne nous laisserons pas faire », a-t-elle dit, précisant que les partisans du PTI ont été appelés à descendre dans la rue à travers le pays pour manifester contre l’arrestation d’I. Khan.

Des manifestations de militants ont d’ailleurs commencé dans les rues de Lahore, dans l’est du Pakistan, où des correspondants de l’AFP ont signalé des tirs de canon à eau, tandis qu’à Karachi, dans le sud, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Des échauffourées ont également lieu à Islamabad, bien que les autorités interdisent tout rassemblement de plus de quatre personnes. Des routes ont par ailleurs été bloquées à Peshawar, une ville située à l’ouest de la capitale, ainsi qu’à Rawalpindi, près d’Islamabad. Dans cette ville-garnison, des centaines de manifestants étaient rassemblées devant un bâtiment de l’armée à Rawalpindi.

Les employés de plusieurs entreprises, ONG et organisations internationales ont été invités par leur direction à rentrer chez eux pour des raisons de sécurité. Les parents ont récupéré leurs enfants à l’école. Les chefs de la diplomatie américaine et britannique ont appelé conjointement mardi au respect du « droit » au Pakistan après l’arrestation de l’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, qui a provoqué des manifestations dans le pays.

Ces derniers jours, I. Khan avait réitéré publiquement des accusations de tentative d’assassinat fomenté, selon lui, par le pouvoir militaire et les services de renseignement. Ses partisans accusent le gouvernement et l’armée de vouloir l’évincer   de la scène politique afin qu’il ne puisse pas se présenter aux prochaines élections qui devraient avoir lieu dans les prochains mois.

Depuis mardi, la situation est donc très tendue au Pakistan. Au moins six personnes sont mortes dans des incidents liés aux manifestations, a indiqué mercredi la police et les hôpitaux. Selon la police, près de 1 000 manifestants ont été arrêtés dans la province du Pendjab, la plus peuplée du pays, et 130 membres des forces de l’ordre ont été blessés. De violentes manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays et des incidents sont rapportés depuis ce mercredi dans plusieurs villes. L’armée a été appelée en renfort dans les provinces du Pendjab et de Khyber Pakhtunwa. Ces deux provinces connaissent des tensions sans précédent.

Un poste de police a été saccagé à Lahore et des émeutes sont rapportées dans la ville. À Peshawar, dans le nord du pays, des manifestations ont dégénéré en affrontements entre manifestants et les forces de l’ordre. Au moins un manifestant a été tué et une douzaine sont blessés. Des manifestants ont aussi tenté de pénétrer dans un campement de paramilitaires. D’autres ont vandalisé, puis mis le feu aux bureaux locaux de la radio nationale.

Et comme mardi, les forces de l’ordre répondent parfois en tirant à balles réelles au-dessus des foules de manifestants. Il y aurait plusieurs victimes parmi les partisans d’I.Khan, mais il est difficile d’avoir des informations exactes à ce stade. Les écoles sont fermées, plusieurs entreprises, organisations internationales ont demandé à leurs employés de travailler de chez eux. Dans un communiqué l’armée a mis en garde contre une « réaction forte » à l’encontre de ceux qui s’attaquent aux installations militaires et de l’Etat.

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