Washington cherche à rassurer l’Ukraine sur la solidité de son alliance et de son soutien après la fuite de documents secrets assez gênants pour les États-Unis. Depuis la divulgation de documents secrets révélant encore une fois l’ampleur de l’espionnage américain, y compris envers ses alliés, les responsables US s’emploient à rassurer leurs interlocuteurs, dont Kiev.
C’est d’abord Anthony Blinken, chef de la diplomatie américaine, qui a décroché son téléphone pour en parler avec Dmytro Kouleba, son homologue ukrainien, pour lui assurer du soutien indéfectible de son pays. C’est également Lloyd Austin, secrétaire à la Défense américain, qui s’est entretenu avec Oleksiï Reznikov, son homologue ukrainien, pour assurer à la suite de cet entretien que les Ukrainiens disposaient, selon lui, « des capacités dont ils ont besoin pour continuer à réussir ».
Dans les documents du Pentagone divulgués, les services US ne cachent pas leurs doutes et leurs inquiétudes vis-à-vis des capacités militaires des Ukrainiens, non pas pour se défendre comme ils le font avec succès depuis un an, mais pour mener cette fameuse contre-offensive qui doit leur permettre de reprendre du territoire aux Russes, soit à l’Est, soit dans le sud du pays.
Selon les documents analysés par le Washington Post, les services US s’inquiètent de « déficiences persistantes dans la formation des hommes et dans les réserves de munitions », ce qui pourrait mettre « à rude épreuve tout progrès et aggraver les pertes durant l’offensive ». Le document conclut que les Ukrainiens ne pourraient obtenir que de « modestes gains territoriaux » face aux Russes – bien loin des succès enregistrés à l’automne dernier.
Les Américains s’inquiètent également, rapporte l’AFP, de l’état préoccupant des défenses aériennes ukrainiennes qui pourraient se retrouver à court de munitions d’ici à la fin du mois de mai. Des signaux bien peu encourageants donc, à l’approche de la contre-offensive, et qui contrastent très nettement avec le discours de confiance dans les capacités militaires ukrainiennes, officiellement adopté depuis des semaines par l’administration américaine.