Cette initiative fait suite à la réunion, tenue samedi 31 mai  à Rabat, du comité en charge de la présentation de cette pétition nationale. Les signataires dénoncent principalement le seuil d’âge fixé à 30 ans pour pouvoir candidater. Un critère qu’ils estiment « discriminatoire » car il écarte de nombreux jeunes Marocains, soit en raison de la durée de leur parcours universitaire, soit à cause de difficultés sociales ayant retardé leur entrée dans la vie professionnelle. Ils déplorent par ailleurs que certains candidats aient été écartés simplement pour avoir dépassé la limite d’âge de quelques jours, quelques mois ou quelques années.

Les auteurs de la pétition s’appuient sur des fondements juridiques pour appuyer leur requête. Ils rappellent que l’article 31 de la Constitution marocaine stipule que «l’État, les établissements publics et les collectivités territoriales mobilisent tous les moyens disponibles pour faciliter l’accès des citoyens et citoyennes, sur un pied d’égalité, au droit à l’emploi public selon le mérite ». L’article 35 renforce cette logique en affirmant que « l’État veille à garantir l’égalité des chances pour tous ».

Leur argumentation repose également sur l’article premier du Statut général de la fonction publique, qui reconnaît à tout Marocain le droit d’accéder à la fonction publique de manière égalitaire. Les signataires invoquent en outre le décret n° 2.02.349 du 7 août 2002, qui prévoit dans son article premier la possibilité de porter la limite d’âge à 45 ans pour certaines catégories de fonctionnaires des administrations publiques et des collectivités locales. Ce relèvement concerne les corps et cadres classés au moins dans l’échelle de rémunération n° 10, ou disposant d’un indice équivalent.

Dans cette optique, les pétitionnaires demandent l’alignement du concours de recrutement des cadres de l’Éducation nationale sur les dispositions de ce décret. Et réclament que la limite d’âge soit portée à 45 ans, en conformité avec le principe d’égalité des chances et dans le but de permettre à tous les citoyens d’exercer leur droit de se porter candidats aux postes publics.

Les signataires pointent également du doigt la sélection préliminaire basée sur les mentions obtenues au baccalauréat et à la licence. Pour eux, fonder la première étape de sélection sur la note obtenue au lycée est infondé, car cette période correspond à l’adolescence et ne reflète pas nécessairement les véritables capacités d’un candidat. Ils estiment qu’il est incohérent de pénaliser un futur enseignant sur la base de sa performance au baccalauréat, alors que la condition essentielle pour se présenter au concours est la détention d’une licence.

Concernant les mentions de la licence, la pétition souligne le manque d’uniformité dans les critères d’évaluation entre les universités, voire entre différentes facultés au sein d’un même établissement. Cela rend, à leurs yeux, le critère de la mention non seulement arbitraire, mais également inéquitable.

En conséquence, les auteurs du texte demandent l’ouverture du concours du secteur de l’Éducation nationale à l’ensemble des candidats titulaires d’une licence, sans pré-sélection fondée sur les mentions obtenues aux diplômes. Ils prônent une évaluation équitable à travers des épreuves écrites et orales, seules à même, selon eux, de juger objectivement les compétences.

Pour conclure, la pétition vise à atteindre plusieurs objectifs essentiels notamment assurer l’égalité des chances, promouvoir les principes d’équité et de justice sociale, augmenter le taux d’intégration des diplômés dans la fonction publique, et renforcer la transparence et la crédibilité du processus de recrutement. La balle est dans le camp d’Aziz Akhannouch. Donnera-t-il suite à cette pétition ? That’s a question.

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