Lors d’un point de presse retransmis en direct à la télévision russe et organisé en marge de la réunion à Riyad, l’assistant présidentiel russe Yury Ushakov a salué la qualité des négociations entre Moscou et Washington, qui ont convenu de prendre en compte les intérêts de l’autre. Toutefois, la date d’une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump n’a pas encore été déterminée et il est peu probable qu’elle ait lieu la semaine prochaine, a fait Y. Ushakov. « Les délégations de la Russie et des États-Unis ont eu une discussion sérieuse sur toutes les questions clés », a-t-il déclaré.

Les deux parties ont également convenu de créer des groupes de travail sur la question de l’Ukraine. Bien que le nombre de membres et de participants spécifiques n’ait pas encore été décidé, les deux parties ont l’intention d’entamer rapidement des discussions.

Les discussions entre la Russie et les États-Unis visant à rétablir les relations, à aborder le conflit en Ukraine et à préparer une rencontre entre les présidents russe et américain ont marqué la première réunion entre les diplomates des deux pays depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, il y a près de trois ans.

Le président russe Vladimir Poutine se dit « prêt » à négocier avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky « si nécessaire », a assuré, mardi, le Kremlin, après quasiment trois ans d’offensive de l’armée de Moscou en Ukraine et en pleine accélération des discussions autour du règlement du conflit. « Poutine a lui-même déclaré que, si nécessaire, il serait prêt à négocier avec Zelensky, mais le cadre juridique des accords doit être discuté en tenant compte de la réalité », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, faisant référence au manque de « légitimité », selon Moscou, du dirigeant ukrainien car son mandat a officiellement expiré en mai 2024. La loi martiale en vigueur en Ukraine depuis février 2022 exclut toutefois la tenue d’élections, rappelle l’AFP.

Le Kremlin affiche d’ores et déjà de nouvelles lignes de négociations. Moscou dit « oui » à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, « non » en revanche à son intégration dans l’Otan, qui constitue une ligne rouge absolue pour le Kremlin.

Il n’y aura pas de paix en Ukraine possible, sans discuter largement de sécurité en Europe, a ajouté le Kremlin il y a quelques minutes. « Un règlement à long terme, un règlement viable est impossible sans un examen global des questions de sécurité sur le continent », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien. La Russie réclame de longue date un retrait des forces de l’Otan d’Europe orientale, car elle considère l’Alliance comme une menace existentielle, écrit l’AFP. Elle avait notamment utilisé cet argument pour justifier son invasion de l’Ukraine en 2022.

De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dit mardi sur X que l’UE voulait « faire équipe » avec les États-Unis pour une paix « juste et durable » en Ukraine, après une rencontre avec l’envoyé spécial du président américain, Keith Kellogg. Ce dernier est attendu à Varsovie puis à Kiev cette semaine.

Le président ukrainien qui se trouve, lui, en Turquie ce mardi est attendu mercredi en Arabie saoudite, a déclaré n’avoir même pas été informé de la rencontre de Riyad. « L’élargissement de l’OTAN, l’absorption de l’Ukraine dans l’OTAN constituent une menace immédiate pour les intérêts et la souveraineté de la Russie », a affirmé Sergueï Lavrov. Il a également déclaré que la délégation russe avait expliqué à ses interlocuteurs américains que l’apparition de troupes de l’OTAN en Ukraine était inacceptable.

Comments are closed.

Exit mobile version