« Les Jérusalémites de la ville sainte d’Al-Qods ont envoyé à Beyrouth une fiole contenant une poignée de terre recueillie de la mosquée d’al-Aqsa pour la déposer dans la sépulture du Maitre des Martyrs de la Oumma Sayed Hassan Nasrallah », a révélé vendredi le chef du comité chargé de l’organisation des funérailles des deux secrétaires généraux du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah, et Sayed Hachem Safieddine.
Hussein Fadlallah a affirmé que « les funérailles constitueront un événement exceptionnel que le monde n’oubliera pas ». Et d’ajouter : « Nous avons atteint les plus hauts niveaux de préparation pour recevoir les amoureux de la révolution, de la liberté et de la résistance et pour gérer cette foule impressionnante d’une manière digne des grands sacrifices des deux secrétaires généraux du Hezbollah ».
H. Fadlallah a réaffirmé les points suivants : « Le programme officiel commencera exactement à 13h00 (heure Beyrouth/Al-Qods) et comprend sept parties. A la fin du programme organisée dans la cité sportive de Kamil Chamoun, le véhicule portant les deux cercueils bénis se frayera un chemin à travers la foule jusqu’à l’endroit de son inhumation, dans la rue de l’aéroport. Il a expliqué qu’à la fin des funérailles, une cérémonie de réception et le serment d’allégeance seront organisés par un groupe de moudjahidines devant le sanctuaire sacré, notant qu’une fois la cérémonie d’inhumation terminée, une récitation coranique et des segments de deuil appropriés auront lieu. « Étant donné qu’un grand nombre de femmes risquent de ne pas pouvoir se rendre au sanctuaire sacré le jour des funérailles, nous les informons que le sanctuaire sera accessible aux femmes tous les jours, à partir de lundi, de 8h00 à 22h00 », a-t—il noté.
H. Fadlallah a en outre souligné que « des mesures importantes ont été prises pour assurer la sécurité des participants aux funérailles. Des équipes médicales y seront déployées avec la participation de la Défense civile, de l’Autorité sanitaire, de la Croix-Rouge, de l’Association Al-Risala et de l’Ambulance populaire ». Ainsi, 1400 infirmières, 100 médecins, 54 salles d’urgence renforcées et 32 camions de pompiers ont été mobilisés.
En outre, plusieurs funérailles symboliques de Sayed Nasrallah seront organisés, dimanche, dans toutes les régions de l’Iran, dans les régions de Kazimiya et Bassorah en Irak, en Palestine, en Tunisie, en Turquie, au Pakistan et au Yémen. Vendredi déjà, des partisans ont en outre organisé, des processions funéraires symboliques en Inde, à Bahrein, et dans les régions de Nassiriya et Zi-Qar en Irak.
Vahid Jalalzadeh, adjoint aux affaires consulaires, parlementaires et des Iraniens du ministère des Affaires étrangères, s’est rendu, vendredi, au Liban à la tête d’une délégation pour faciliter la présence des responsables iraniens dans les obsèques. « Le cortège funèbre du grand moudjahid, le martyr Sayed Hassan Nasrallah et le martyr Sayyed Hashem Safieddine à Beyrouth se transformera en une résurrection de la Résistance », a-t-il écrit dans un message sur les réseaux sociaux.
Le diplomate iranien a fait part de son déplacement au Liban à la tête d’une délégation du Parlement et du ministère des Affaires étrangères pour faciliter la présence d’une délégation de haut rang de la République islamique d’Iran à la cérémonie, où les participants renouvelleront leur engagement envers les dirigeants de la Résistance.
Parallèlement, une délégation officielle iranienne s’est rendue au stade Camille Chamoun de Beyrouth pour superviser les derniers préparatifs du cortège funèbre, a annoncé l’ambassade d’Iran au Liban. Mohammad-Bagher Ghalibaf, président du Parlement iranien, fera le déplacement dimanche, ont rapporté les médias iraniens. « Un certain nombre de parlementaires, ainsi que des responsables de l’Etat, partiront dimanche pour le Liban pour assister aux funérailles de Sayed Nasrallah », a annoncé samedi l’agence de presse officielle Irna, citant le député Alireza Salimi. L’agence Fars a indiqué que Abbas Araghchi, chef de la diplomatie devait accompagner M-B. Ghalibaf.
Un grand nombre de journalistes, de militants et d’influenceurs des réseaux sociaux continuent d’affluer à Beyrouth pour participer aux funérailles de Sayed H. Nasrallah. Son assassinat tragique le 27 septembre 2024, par des frappes aériennes israéliennes utilisant des bombes anti-bunker de fabrication américaine, a suscité une vague de condoléances sur les réseaux sociaux, témoignant de son influence bien au-delà des frontières du Liban.
Tara Reynor O’Grady, présidente de No Peace Without Justice, fait partie de ceux qui documentent les ruines laissées par l’attaque israélienne. Elle a filmé le lieu où le leader du Hezbollah a été tué en martyr et les destructions causées par les bombardements israéliens, partageant son expérience sur X. « Je suis au Liban cette semaine pour documenter les destructions et témoigner ma solidarité avec les personnes déplacées qui retournent dans leurs villages », a-t-elle écrit. « L’un de ces sites est celui où Sayed Hassan Nasrallah a été tué en martyr, avec l’utilisation évidente de missiles pénétrants ».
Pepe Escobar, journaliste et analyste géopolitique brésilien de renom, chroniqueur de The Cradle, a publié une photo de trois immeubles du sud de Beyrouth ornés chacun de portraits de Nasrallah, avec la légende : « Sud de Beyrouth. Rangée Nasrallah. »
Ali, utilisateur de X, a publié une image qui a renforcé la solidarité concernant la mort en martyre de Nasrallah. L’image montre Mandla Mandela, le petit-fils de l’activiste anti-apartheid sud-africain et ancien président Nelson Mandela, portant un keffieh au Liban. Ali a écrit : « Le petit-fils de Nelson Mandela est au Liban pour assister aux funérailles du leader martyr de la Résistance. »
Le journaliste Wessam Bahrani a également attiré l’attention en partageant une photo de lui-même entouré de combattants du Hezbollah, tous avec des visages couverts. Sur l’une des photos, il lève le doigt dans un geste rappelant celui de Nasrallah lors de ses discours emblématiques. « La force d’élite Radwan du Hezbollah se prépare méticuleusement pour les funérailles du martyr Sayed Nasrallah ce dimanche », a-t-il écrit.
Haz Al-Din, président exécutif du Parti communiste américain, a déclaré qu’il s’était rendu à Beyrouth pour rendre hommage au leader charismatique du Hezbollah. « Je suis arrivé au Liban pour rendre hommage à Sayed Hassan Nasrallah, héros des forces révolutionnaires et des peuples épris de liberté du monde entier… Alors que le monde se prépare à entrer dans une nouvelle étape de lutte révolutionnaire, son esprit sera plus vivant que jamais », a-t-il déclaré.
Fiorella Isabel, journaliste et analyste géopolitique comme beaucoup d’autres au Liban, a partagé des images des destructions causées par les forces israéliennes. Elle a également annoncé sa présence au prochain cortège funèbre, en écrivant : « Je suis au Liban pour les funérailles du général Hassan Nasrallah, auxquelles des centaines de milliers de personnes sont attendues. » Elle a décrit une scène dans le quartier sud d’Al-Aadaissah, en disant : « C’est au sud d’Al-Aadaissah ou Odaisseh, où Israël a brutalement ciblé des maisons résidentielles. Finalement, les gens reviennent et tentent de reconstruire. Et ce n’est pas fini. »
David Miller, producteur et co-animateur de l’émission Palestine Declassified de Press TV, a également fait part de sa présence au Liban pour la première fois depuis plus d’une décennie. Il a partagé plusieurs images sur son compte X, montrant des publicités et des affiches de bord de route commémorant des martyrs, dont Sayed Hassan Nasrallah et son proche confident, Sayed Hashem Safieddine, assassiné par les forces israéliennes.
Frustrations israéliennes
Ces funérailles grandioses n’iront pas sans susciter l’ire des Israéliens dont les dirigeants ont juré de liquider le Hezbollah. Sauf qu’il y a beaucoup de la coupe au verre…
Avigdor Lieberman, ancien ministre israélien de la Sécurité, n’a pas caché son mécontentement à la vue des Libanais revenant au sud du Liban, affirmant que « des éléments du Hezbollah sont revenus à la barrière frontalière ces derniers jours, et ils ont été vus en vêtements civils, portant des drapeaux et scandant des slogans ».
De son côté, le journal israélien Yedioth Ahronoth a indiqué « qu’ il y a quelques jours, un long convoi de voitures s’est aligné à l’entrée du village d’Adaisseh, et des engins de génie civil s’affairaient à retirer les décombres et à restaurer les infrastructures du village. Les habitants de la colonie voisine de Misgav Am ont été étonnés de la rapidité avec laquelle les habitants de la ville d’Adaisseh ont commencé à reconstruire leur village ».
De même, un membre du conseil de la colonie de Misgav Am a déclaré à BFOX qu’il avait vu des centaines de Libanais défiler à Adaisseh. « Je ne vois pas ici l’image d’une victoire pour Israël », a-t-il lâché. Ofer Moskowitz, membre du conseil de la colonie, est également frustré. « Cela me rappelle 2006, lorsque nous avons quitté le Liban après la guerre exactement de la même manière », a-t-il noté.
À son tour, le journal Israël Today a révélé que la semaine dernière seulement, les habitants de la colonie de Metula ont été invités à entrer dans des zones protégées à trois reprises par peur des drones, et il est très probable que vous n’en ayez pas entendu parler. Dans tous les cas, aucune alerte n’a été donnée et des instructions ont été données pour entrer discrètement dans les zones protégées dans le groupe WhatsApp de la colonie.
Le journal a rapporté que les habitants du nord sont inquiets : « Comment allons-nous revenir alors qu’il n’y a pas d’infrastructures, que de nombreuses maisons dans de nombreuses colonies n’ont pas encore été rénovées et que les systèmes éducatifs ne sont pas prêts ? Allons-nous revoir des convois de drapeaux du Hezbollah dans les villages proches de la barrière ? »