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A. Blinken en Arabie : Riyad réaffirme son autonomie

Faisal ben Farhan, ministre saoudien des Affaires étrangères, a confirmé jeudi que la résolution de la crise en Syrie « nécessite un dialogue avec Damas » et que Riyad continuera de suivre la mise en œuvre de ses engagements. Cette déclaration a été faite en présence du chef de la diplomatie américaine en visite dans le Royaume. Le jour même, un entretien téléphonique a eu lieu entre le Président russe et le Prince héritier saoudien.

Lors d’une conférence de presse avec son homologue américain, Anthony Blinken, le chef de la diplomatie saoudienne a soulignéque la menace de l’organisation terroriste Daech n’est « pas limitée aux pays côtiers, mais au monde entier », notant que « le Royaume fait de gros efforts pour faire face son financement ».

S’agissant du dossier soudanais, F. ben Farhan a affirmé que le Royaume doit continuer à travailler « afin de rechercher les moyens d’alléger les souffrances du peuple soudanais », soulignant « la nécessité pour les deux parties au conflit au Soudan d’assumer leurs responsabilités et éviter de nouvelles destructions ».

Il a souligné « qu’un travail est en cours avec l’Afrique pour faire face aux organisations terroristes », expliquant que l’Arabie saoudite « croit en une responsabilité envers l’Afrique en tant que source importante de coopération ».

Il a également souligné que la Chine est un « partenaire important pour le Royaume et les pays de la région », notant, dans le même temps, la poursuite « du développement des relations sécuritaires et militaires avec les Etats-Unis d’Amérique ».

A. Blinken, actuellement en visite en Arabie saoudite, a déclaré que son pays s’est engagé à renforcer et à poursuivre le partenariat dans la région, exprimant sa gratitude pour les contributions de l’Arabie saoudite à la coalition internationale contre l’organisation terroriste « Daech ». Il a ajouté que l’objectif de Washington est « un cessez-le-feu permanent au Yémen et le lancement d’un processus politique global », soulignant « la collaboration étroite avec l’Arabie saoudite sur la situation au Yémen ».

Quant à la situation au Soudan, A. Blinken a déclaré que « l’Arabie saoudite mène des campagnes diplomatiques pour un cessez-le-feu dans ce pays et l’acheminement de l’aide humanitaire ».

L’avion de Blinken a atterri à Djeddah, lors de sa première visite dans le Royaume, depuis le rapprochement saoudo-iranien, et la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, à la suite d’un accord parrainé par la Chine en mars dernier, après une pause de 7 ans.

« Le président russe Vladimir Poutine et le prince Mohammed ben Salmane ont eu un entretien téléphonique […] Les deux parties ont salué le niveau de coopération au sein de l’Opec+, qui a permis de prendre des décisions rapides et efficaces pour maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande de pétrole. Les parties ont noté l’importance des accords relatifs à cette question, conclus lors de la récente visite du ministre [russe de l’Intérieur] à Riyad » a déclaré le service de presse du Kremlin le 7 juin.
Cette annonce intervient au moment même de la visite du secrétaire d’Etat US à Riyad, qui a lieu du 6 au 8 juin. V. Poutine et M. ben Salmane ont abordé l’augmentation du volume de leurs échanges et de leurs liens économiques, formulant le vœu de mettre en place « des projets communs dans les domaines des investissements, du transport logistique et de l’énergie », précise le communiqué du Kremlin. Ils ont de surcroît exprimé le souhait de renforcer la coopération russo-saoudienne au sein de différentes organisations multilatérales et à différents niveaux.

Washington et Riyad sont actuellement engagés ensemble pour négocier un retour de la paix au Soudan. Néanmoins, Riyad semble montrer de plus en plus d’indépendance à l’égard des Etats-Unis, dont il était un allié inconditionnel depuis plusieurs décennies. En témoignent sa neutralité vis-à-vis de la guerre en Ukraine, sa normalisation avec l’Iran – non soutenue par les Etats-Unis – et sa décision de diminuer sa production de pétrole en accord avec les pays de l’Opep, alors que Washington a jugé ce choix « inopportun » compte tenu de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt dans les pays consommateurs.

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