Plus qu’une thématique, il s’agit d’un véritable cap stratégique pour l’Afrique se tient désormais à un carrefour décisif qui appelle à des réformes structurelles, à une gouvernance économique renforcée et à un financement du développement adapté aux priorités africaines. D’ailleurs, le thème poursuit l’ambition de placer le continent aux commandes de son développement, à renforcer sa résilience face aux obstacles à venir et à accroître son rôle dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) mondiaux et d’autres programmes de développement, notamment l’Accord de Paris sur le climat, l’Agenda 2063 de l’Union africaine et les High-5 de la BAD, ce qui nécessite une mobilisation collective et des mesures stratégiques pour améliorer la rentabilité du capital du continent dans tous les secteurs de l’économie.
Ces assemblées annuelles ont également pour objectif de catalyser un débat de fond sur la capacité du continent à prendre les rênes de son développement, en s’appuyant sur des politiques publiques efficaces, des partenariats stratégiques équilibrés et une intégration régionale renforcée.
En toile de fond de ces débats, une question centrale : comment passer de la dépendance à l’autonomie ? Un passage crucial qui s’impose plus que jamais face à la réalité d’un continent africain regorgeant de véritables richesses, mais continue d’importer l’essentiel de ses biens manufacturés, peine à mobiliser pleinement ses ressources fiscales, et demeure vulnérable aux aléas extérieurs.
Plus de 6.000 participants sont attendus à cette édition des assemblées annuelles de la BAD, notamment des chefs d’État, ainsi que les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales des 81 pays membres de l’Institution, des responsables d’institutions financières et de développement, des groupes de réflexion, des ONG, des acteurs du secteur privé, des universitaires et des leaders d’opinion. Un rendez-vous qui se veut une plateforme incontournable pour débattre des orientations de développement du continent, examiner les performances économiques et adopter les grandes lignes de la stratégie de la Banque.
Les discussions avec les chefs d’Etat, les ministres, les acteurs de la société civile, les experts et les partenaires du développement de la Banque lors des quatre grands événements du savoir, ainsi qu’un dialogue présidentiel, permettront d’analyser en profondeur le thème de ces assemblées annuelles et de formuler des propositions concrètes pour déterminer les actions à entreprendre. Le rapport “Perspectives économiques en Afrique 2025” de la BAD, qui sera publié à cette occasion, dévoilera l’évolution du paysage économique mondial, le fardeau de la dette et la mobilisation des ressources pour aider les pays africains à bâtir des institutions efficaces.
Enfin, cette édition des assemblées annuelles revêt un caractère exceptionnel et sera marquée par un moment déterminant : l’élection du nouveau président de la BAD, appelé à succéder à Akinwumi Adesina, en poste depuis 2015. Une transition qui pourrait redessiner les priorités stratégiques de l’Institution panafricaine pour la décennie à venir. Le futur président sera choisi parmi les cinq candidats en lice : le Sénégalais Amadou Hott, la Sud-Africaine Swazi Bajabulile Tshabalala, le Mauritanien Sidi Ould Tah, le Zambien Samuel Munzele Maimbo et le Tchadien Mahamat Abbas Tolli. En fin de mandat après deux quinquennats, Akinwumi Adesina laisse derrière lui une institution renforcée, visible sur la scène internationale, et dotée d’un portefeuille annuel de financements avoisinant les 9 milliards de dollars. Le futur président aura la lourde tâche de préserver l’équilibre entre ambition politique et rigueur financière, tout en pilotant les transformations internes nécessaires pour adapter la BAD aux nouvelles exigences du développement durable et de la compétitivité mondiale.