« Nous n’irons pas à la désescalade » avec l’Inde, a déclaré vendredi 9 mai le porte-parole de l’armée pakistanaise, le lieutenant-général Ahmed Chaudhry, affirmant que son pays resterait « en état de guerre » tant que sa souveraineté et son peuple seront « menacés ».
« Avec ce qu’ils nous ont fait, il faut leur rendre des coups. Pour le moment, nous nous sommes protégés, mais ils auront une réponse au moment que nous choisirons », a encore dit le militaire à des journalistes, alors que la communauté internationale ne cesse d’appeler à la retenue le Pakistan et l’Inde, engagés dans leur confrontation la plus intense depuis des décennies.
La crise indo-pakistanaise a franchi un nouveau seuil de gravité depuis l’attentat de Pahalgam (22 avril), imputé par New Delhi au groupe islamiste pakistanais Lashkar-e-Taiba. En riposte, l’Inde a lancé l’opération « Sindoor », visant des cibles présumées terroristes au Pakistan et au Cachemire sous administration pakistanaise. Selon Islamabad, ces frappes ont tué 31 civils. Depuis, les représailles s’intensifient. Le Pakistan affirme avoir abattu cinq avions de chasse indiens ainsi que 77 drones Harop de fabrication israélienne. En retour, l’Inde accuse Islamabad d’avoir lancé entre 300 et 400 drones armés turcs (Asisguard Songar) contre 36 sites militaires indiens, notamment au Cachemire, au Pendjab et au Rajasthan.
Si les bilans humains restent flous côté militaire, les pertes civiles s’alourdissent : au moins 35 morts et des milliers de déplacés dans les zones frontalières, selon des rapports de presse. La ligne de contrôle, théâtre d’intenses échanges d’artillerie, est désormais fermée aux civils.
Les appels à la désescalade se multiplient, mais les deux nations campent sur leurs positions. Le porte-parole de l’armée pakistanaise a déclaré : « Nous n’irons pas à la désescalade » avec l’Inde, affirmant que le Pakistan répondra à toute agression avec force. L’Inde, quant à elle, insiste sur le fait que ses actions sont des réponses proportionnées aux violations de son espace aérien et aux attaques sur son territoire. La crise a perturbé les vols commerciaux, avec la fermeture de 24 aéroports en Inde et la suspension de vols au Pakistan. Des événements sportifs majeurs, comme la Premier League indienne et la Super League pakistanaise, ont été suspendus ou déplacés.
Les appels internationaux à la retenue – notamment des États-Unis, de la Chine et de l’ONU – peinent à freiner l’engrenage. L’Inde et le Pakistan campent sur des postures belliqueuses, évoquant chacune le « droit légitime à la défense ». La crainte d’un affrontement ouvert entre deux États dotés de l’arme nucléaire ravive les pires scénarios.