Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, accompagné par Yassine Mansouri, chef de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), ont cumulé les miles sur le Continent africain. Une tournée des capitales qui n’en rappelle pas moins celle menée en 2016 pour préparer le comeback du Royaume à l’Union africaine. En janvier, les deux hommes ont rendu visite, sans ramdam, au Sénégal, au Cap-Vert, à la Mauritanie, à la République Démocratique du Congo (RDC) et au Congo.
Les deux responsables ont été accueillis, vendredi, à Luanda, par João Lourenço, président angolais, à qui le chef de la diplomatie a remis un message du roi Mohammed VI, rapporte l’agence de presse angolaise. Depuis son accession au pouvoir, en septembre 2017, J. Lourenço a initié une ouverture vers le Maroc, rompant ainsi avec la ligne de son prédécesseur José Eduardo dos Santos. L’Angola, pays reconnaissant toujours la RASD, avait même appelé, en juillet 2023 à Rabat, à œuvrer « pour trouver une solution politique juste, durable, mutuellement acceptable par les parties et fondée sur le compromis » à la question du Sahara.
La veille, les responsables marocains étaient à Kigali où N. Bourita a également remis à Paul Kagame, président rwandais, un message du souverain. Les entretiens entre les deux parties ont porté « sur les moyens de renforcer davantage la coopération bilatérale fructueuse dans divers secteurs clés », signale la présidence rwandaise sur la plateforme X.
Ce déplacement intervient alors que le Rwanda et la République Démocratique du Congo sont au bord d’une confrontation militaire. Les deux pays voisins s’accusent mutuellement de soutenir des groupes séparatistes. Le Maroc est habilité à jouer les médiateurs entre les deux voisins. Il entretient de bonnes relations aussi bien avec Kigali qu’avec la RDC. L’Afrique du Sud, rappelle-t-on, s’agite aussi dans la zone. Pretoria a apporté son soutien à la RDC, pays membre de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). On apprend que le duo marocain était à Kinshasa pour y rencontrer le Étienne Tshisekedi, président de la RDC qui soutient la marocanité du Sahara et a ouvert, en décembre 2020, un consulat général à Dakhla.
Qui du Maroc ou de l’Algérie réussira à faire l’unanimité sur sa candidature à la vice-Présidence de la Commission de l’UA ? La réponse sera connue sous huitaine. Mais force est de souligner que la diplomatie algérienne n’a pas chômé sur ce dossier jugé de part et d’autre comme stratégique. Il y a des mois de cela, Abdelmadjid Tebboune, président algérien, a adressé des messages à ses homologues africains, portés tantôt par le ministre des Affaires étrangères tantôt par ses collègues à la Communication et l’Énergie. Plus, Bakhta Selma Mansouri, présentée comme la candidate attitrée de l’Algérie, s’est rendue au Soudan du Sud et au Burkina Faso. Des visites qui ont fait l’objet de communiqués officiels, relayés par les médias algériens.