Des témoins ont indiqué, lundi, que les forces de l’armée israélienne ont pris d’assaut, lundi, la ville de Silat al-Harithiya, à l’ouest de Jénine, et ont assiégé un certain nombre de maisons. Les témoins ont affirmé que l’armée avait appelé par haut-parleurs les personnes présentes à se rendre. Ils ont expliqué que les forces israéliennes avaient fait usage de balles réelles et de bombes sonores contre deux maisons, avant d’arrêter deux citoyens et de se retirer.
Dans ce contexte, les Brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique, ont déclaré dans un communiqué, que leurs combattants avaient fait exploser des engins artisanaux contre des véhicules de l’occupation qui s’apprêtaient à prendre d’assaut la ville de Silat Al-Harithiya. Le communiqué explique que les véhicules ont été atteints « directement ».
Dans le camp de Jénine, assiégé depuis 14 jours, l’armée israélienne poursuit son opération militaire assistée par des vols intensifs de reconnaissance. Dimanche, l’armée israélienne a détruit des blocs résidentiels dans le camp pour la première fois depuis 2002, selon Kamal Abu al-Rab, gouverneur de Jénine.
Depuis le 21 janvier, l’armée israélienne menait une opération militaire dans la ville palestinienne et son camp, entraînant le décès d’au moins 25 Palestiniens, d’après le bilan établi dimanche matin. Des raids sur plusieurs villes voisines, notamment Qabatiya et Burqin, ont aussi été menés par l’occupant.
Pour le huitième jour d’affilée, l’armée israélienne poursuit son agression militaire à grande échelle dans la ville de Tulkarem et son camp, utilisant des bulldozers et détruisant des infrastructures. Au cours des derniers jours, elle a arrêté des dizaines de Palestiniens et contraint des centaines de familles à quitter leurs domiciles, tuant trois Palestiniens et en blessant d’autres, dont un enfant et un journaliste. L’armée israélienne a transformé des maisons et son camp en zones militaires après avoir forcé les habitants à les quitter.
Parallèlement, l’armée israélienne poursuit, pour le deuxième jour, son agression contre les Palestiniens et leurs biens dans le camp de réfugiés de la ville de Far’a et la ville de Tamoun dans le gouvernorat de Tubas. Des dizaines de véhicules militaires israéliens, appuyés par deux bulldozers, ont pris d’assaut la ville de Tamoun (gouvernorat de Tubas) et le camp de Far’a dans le gouvernorat (nord), et l’armée a imposé une interdiction de mouvement et de déplacement dans les deux zones. Des témoins ont fait savoir que les soldats israéliens avaient forcé des familles à quitter leurs maisons dans le camp de Far’a avant de les transformer en camps militaires.
Parallèlement au lancement de la guerre d’extermination à Gaza, l’armée israélienne et les colons ont étendu leurs attaques en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, tuant plus de 900 Palestiniens, en blessant environ 6 700 autres et en arrêtant 14 300 autres, selon des données officielles palestiniennes.
L’alerte de l’UNRWA
L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a tiré la sonnette d’alarme sur la détérioration des conditions de vie au camp de réfugiés Jénine, en raison de l’agression continue d’Israël en Cisjordanie occupée.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi, Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA, a déclaré que les résidents du camp Jénine ont enduré l’impossible, ajoutant que des dizaines de maisons et de rues ont été détruites depuis le 21 janvier par les explosifs et des bulldozers israéliens.
« De grandes parties du camp ont été complètement détruites par une série de détonations des forces israéliennes. On estime que 100 maisons ont été détruites ou fortement endommagées », a-t-elle déclaré.
Le régime israélien a intensifié ses attaques, notamment ses attaques de drone, ciblant les habitations et les véhicules palestiniens en Cisjordanie, forçant ainsi les civils à fuir leur maison. Soulignant l’impact dévastateur de ces attaques sur le système éducatif, la responsable a précisé : « Dimanche, un attaque s’est produite au moment où les enfants retournaient de l’école ». Selon l’UNRWA, treize écoles du camp et des environs restent fermées, affectant ainsi 5 000 enfants.
Israël a interdit les opérations de l’UNRWA dans les territoires palestiniens occupés, et les contacts de l’agence avec les autorités israéliennes sont également suspendus depuis le 30 janvier. J. Touma a ajouté que les services de l’UNRWA à Jénine avaient été totalement arrêtés depuis début décembre.
Lundi, les autorités palestiniennes ont lancé des accusations de « nettoyage ethnique », tandis qu’un rapporteur spécial de l’ONU a accusé Israël d’« intention génocidaire » en tuant au moins 70 Palestiniens à Jénine depuis le début de l’année. Mardi, le ministère palestinien des Affaires étrangères a fermement condamné dans un communiqué, les attaques israéliennes dans le nord de la Cisjordanie occupée, notamment à Jénine, Tulkarem, Tubas, Far’a et Tammun. Le ministère palestinien a déclaré que des civils sont déplacés de force de leurs maisons sous la menace armée, tandis que des quartiers entiers sont détruits à l’explosif, « ce qui entraîne une modification forcée de la situation démographique de la Cisjordanie ». Ces actes ont été qualifiés de « violations flagrantes du droit international, du droit international humanitaire et des Conventions de Genève ». Il a été également indiqué que ces actes reflètent une politique officielle israélienne visant à approfondir l’annexion progressive de la Cisjordanie occupée au profit de l’expansion des colonies israéliennes.
Pour la diplomatie palestinienne, une intervention de la part de la communauté internationale est nécessaire pour mettre un terme à ces actions. Le communiqué tient le régime israélien responsable des conséquences de ces politiques et appelle la communauté internationale à rompre son silence et à remplir ses obligations légales et morales pour mettre fin à cette agression.