« Nous avons raison de critiquer la présence russe en Syrie, mais vous ne critiquez pas la présence américaine ou israélienne. Vous parlez d’une Syrie libre, mais vous acceptez que vos alliés israéliens et américains occupent une partie du pays », a souligné M. Botenga.
Selon le parlementaire, l’Union européenne se contente d’aider les Syriens du bout des lèvres, mais en réalité « elle détruit l’économie syrienne avec des sanctions depuis dix ans ». Par conséquent, selon M. Botenga, l’Union européenne devrait faire savoir que « l’Europe ne souhaite pas une Syrie forte et indépendante ». « Gaz, pétrole, géopolitique… L’Europe ne défend plus que les intérêts de ses entreprises transnationales, et tout le reste n’est que pour les spectateurs », conclut l’eurodéputé.
La veille lundi, M. Botenga a fait part de son opinion sur les déclarations de Kaja Kallas, chef de la diplomatie de l’UE, selon lesquelles la Syrie devait se « débarrasser » de l’influence russe, notamment de ses bases militaires dans le pays. L’eurodéputé a souligné que, dans le contexte de la situation en Syrie, K. Kallas se concentrait uniquement sur la Russie et l’Iran sans mentionner l’occupation israélienne et la présence des États-Unis et de la Turquie, membres de l’OTAN.
Depuis la fin du régime de Bachar el-Assad, plusieurs pays ont annoncé l’établissement de relations avec le nouveau pouvoir syrien. La Grande-Bretagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères David Lammy, a déclaré ce 15 décembre avoir établi des « liens diplomatiques » avec Hayat Tahrir al-Cham, classée organisation terroriste à Londres. La France, pour sa part, a annoncé l’envoi d’une mission diplomatique mardi à Damas – la première depuis 12 ans – pour « établir les premiers contacts » avec les nouvelles autorités. L’Union européenne a envoyé un haut représentant à Damas la veille, lundi, pour rencontrer les dirigeants de la nouvelle autorité en Syrie, a déclaré K. Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.