L’un des plus longs conflits d’Afrique s’est achevé en juillet lorsque la France a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cette action, ainsi que l’avantage militaire du Maroc, ne laissera pas d’autre choix au mouvement séparatiste que de se résoudre à une certaine forme d’autonomie au sein du Maroc, affirme T. M. Hill dans sa note d’analyse. Et d’ajouter que bien que cette réalité soit décevante pour le Polisario, la meilleure option qui lui reste, ainsi qu’à son mentor, l’Algérie, est de saisir l’occasion de négocier les meilleures conditions de paix possibles avec le Maroc.
En 2020, le président Donald Trump a annoncé que les États-Unis reconnaissaient « la souveraineté marocaine sur l’ensemble du Sahara occidental », rappelle l’USIP. Ce changement de cap des États-Unis s’est traduit par un soutien à la proposition marocaine de 2007 d’autonomie au Sahara comme étant « la seule base pour une solution juste et durable » à ce différend. À l’époque, fait remarquer T. M. Hill, « de nombreux partisans de l’indépendance du Sahara occidental, dont l’Algérie, ont considéré la proclamation de M. Trump comme un tournant préjudiciable mais non concluant. Toutefois, 37 pays ont depuis suivi l’exemple des États-Unis et la reconnaissance de la France est décisive ».
« En tant que dernière puissance coloniale du Maghreb, la France est sans doute l’acteur étranger le plus influent de la région. Elle voit clairement son avenir économique lié au Maroc (et non à l’Algérie). La décision de la France de mettre fin à sa neutralité sur la question du Sahara reflète et renforce un consensus international croissant en faveur de la souveraineté du Maroc. Le contrôle de facto dont jouit actuellement le Maroc deviendra le statut permanent à moins que le Polisario n’agisse rapidement pour négocier davantage de concessions que celles offertes par le Maroc dans son plan d’autonomie de 2007 », ajoute le brief de l’USIP. Et de poursuivre que « l’opposition européenne aux revendications de souveraineté du Maroc s’est atténuée ces dernières années, en partie en raison de l’augmentation des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Europe, mais aussi en raison du précédent américain », notant que « des États influents comme la Chine, la Russie, la Turquie, la Grande-Bretagne et l’Italie restent officiellement neutres, mais pour combien de temps ? ».
« Dans un avenir pas si lointain, le conflit sur le territoire du Sahara occidental sera effectivement terminé, seule une poignée d’États continuant à plaider en faveur de l’indépendance sahraouie », réaffirme ce cadre de l’USIP. « Compte tenu de l’avantage militaire qualitatif du Maroc sur le Polisario, ce dernier n’a pas d’autre option qu’un règlement négocié. Le plan d’autonomie marocain deviendra le règlement de facto à moins que le Polisario ne soit en mesure de négocier quelque chose de plus », relève T.M. Hill, qui est d’avis qu’il est dans l’intérêt du Polisario et de ses partisans de saisir l’opportunité de négocier un accord avec le Maroc. « Agir autrement reviendrait à nier que l’un des conflits les plus anciens d’Afrique touche enfin à sa fin », conclut la note de l’USIP.