« Pour le moment François-Xavier Bellamy et ses petits copains, proches du régime génocidaire israélien, dorment bien la nuit. Ça ne va pas durer. » Ce message posté sur le réseau social X par R. Hassan, députée de La France insoumise (LFI) a conduit son collègue des Républicains (LR) à porter plainte pour « menaces de mort ». Les deux élus s’étaient écharpés en amont de cette polémique alors que le vice-président des LR avait appelé quelques jours plus tôt à « faire barrage à l’élection de Rima Hassan, qui devait devenir vice-présidente de la commission Droits de l’homme du Parlement européen ». Et de se féliciter : « Une tribune de moins pour l’antisémitisme. Nous ne lâcherons rien aux avocats du Hamas. » En effet, alors que la troisième vice-présidence de cette commission devait revenir au groupe The Left, auquel appartient LFI au Parlement européen, le PPE dont est membre F-X Bellamy a obtenu le report du vote – initialement prévu le 23 juillet – au mois de septembre. L’Insoumise avait alors évoqué « la lâcheté » de son collègue ainsi que son « regard vide et fuyant », avant de ponctuer son propos par un « Tremblez. Ce n’est que le début ». L’eurodéputé LR a annoncé qu’il portait plainte, justifiant sa démarche dans un texte diffusé le 25 juillet sur les réseaux sociaux. F-X. Bellamy y explique être visé « directement […] en des termes qu’il est impossible de ne pas comprendre comme des menaces physiques directes ». Il estime également être désigné par R. Hassa « à la vindicte des milieux islamistes, dont elle a à plusieurs reprises légitimé les actions violentes ». L’avocat Thibault de Montbrial, proche des Républicains, a été choisi par le parlementaire européen pour le représenter. Quelques heures plus tard, c’est par l’intermédiaire d’un communiqué de presse de son avocat, maître Vincent Brengarth, que R. Hassan a annoncé que deux plaintes seraient déposées, « des chefs respectivement de diffamation publique et de dénonciation calomnieuse ». Une riposte sur le terrain judiciaire alors qu’au niveau politique les deux élus ont reçu des soutiens divers dans cette polémique. R. Hassan a reçu de nombreux témoignages de soutien de la part des membres de La France insoumise, parti qui lui a permis d’être élue à Bruxelles. Le député David Guiraud a ainsi tenu à apporter son « soutien à Rima Hassan, calomniée, harcelée, diffamée, insultée et menacée ». Taha Bouhafs, journaliste et militant proche de LFI a également apporté son soutien, estimant que R. Hassan était « harcelée, insultée, diffamée par FX Bellamy depuis des mois ».
Manuel Bompard, coordinateur national des Insoumis a quant à lui évoqué « une ignoble campagne de calomnies, de menaces, d’injures racistes et sexistes de la part des soutiens au gouvernement d’extrême droite israélien », dénonçant « une inversion accusatoire insupportable ». Et de témoigner de son « soutien le plus total » à R. Hassan. Hors LFI, Sandrine Rousseau, députée de Paris, est l’une des rares élues à soutenir l’eurodéputée. « Aucun différend politique ne se règle par le harcèlement », estime-t-elle. En revanche, du côté du Parti socialiste (PS), allié des Insoumis au sein du Nouveau Front populaire (NFP), la présidente de la région Occitanie Carole Delga a évoqué cette affaire en dénonçant « les sorties violentes de certains cadres de LFI ». Enfin, pour Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, « Rima Hassan use des mêmes méthodes que ses acolytes du Hamas et colle une cible dans le dos de François-Xavier Bellamy pour tenter de le réduire au silence ». Voilà pourquoi « nous faisons barrage à LFI à l’Assemblée nationale ». Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a apporté son soutien à l’eurodéputé. En dehors de la classe politique, l’imam Chalghoumi a également soutenu l’élu LR et qualifiée R. Hassan « porte-voix du Hamas, montrant le vrai visage de l’extrémisme ».
