Le ministère de la Santé de la bande de Gaza a déploré jeudi un bilan encore plus lourd des victimes Palestiniennes tuées par l’offensive israélienne depuis le 7 octobre 2023 avec « 38 848 martyrs et 89 459 blessés ». Il a ajouté que « l’occupation israélienne a commis 3 massacres contre des familles (palestiniennes) dans la bande de Gaza, faisant 54 martyrs et 95 blessés qui ont été transportés vers les hôpitaux au cours des dernières 24 heures ». 7 Palestiniens, dont deux filles, sont tombés en martyre dans un bombardement israélien contre Gaza. Le bureau médiatique du gouvernement à Gaza assure que près de 150 martyrs tombent quotidiennement dans les bombardements sionistes contre les villes de la bande de Gaza. Face à cette barbarie, Antonio Guterres, S.G de l’ONU a exprimé ses craintes de voir le système de soutien humanitaire à Gaza s’effondrer.
Pour l’heure, depuis Gaza, les mises en garde se sont multipliés après le ciblage systématique des générateurs d’électricité alimentant les hôpitaux et des systèmes de pompage de l’eau dans l’enclave palestinienne. Alors que le Premier ministre israélien a refusé, jeudi, le déploiement d’un hôpital de campagne pour soigner les enfants palestiniens blessés dans la guerre ouverte depuis dix mois.Son bureau a déclaré dans un communiqué que « le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé par écrit qu’il n’approuvait pas la création d’un hôpital pour les résidents de Gaza sur le territoire israélien », sans plus de précisions.Plus tard, le cabinet de Yoav Gallant, ministre de la Défense, a déclaré, dans un communiqué, que « le Premier ministre a adopté la recommandation du ministre de la Défense de transférer les patients de la bande de Gaza vers un pays tiers via Israël », sans plus de détails.Selon la chaîne 12, cette évolution représente un recul par rapport à l’annonce faite par Y. Gallant il y a deux jours de sa décision de créer l’hôpital.La chaîne israélienne privée rapporte, citant le bureau de Gallant, qui avait déclaré que « la décision avait été prise en raison de l’arrêt de l’évacuation des patients par le poste frontière de Rafah » entre Gaza et l’Égypte.
A signaler aussi que la Knesset a voté, jeudi, une résolution rejetant la création d’un Etat palestinien.Adoptée par 68 voix contre 9, la résolution affirme qu’un État palestinien constituerait une « menace existentielle » pour Israël. De quoi déciller les cadors de l’Autorité palestinienne qui nourrissent toujours l’espoir de « composer » avec l’entité sioniste pour une hypothétique paix. La proposition de résolution a été présentée par le parti Nouvel espoir – la Droite unie et soutenue par plusieurs partis de la coalition du Premier ministre et par le Parti de l’unité nationale, dirigé par Benny Gantz, ancien ministre du Cabinet de guerre.Seuls les membres du parti Yesh Atid, du leader de l’opposition Yair Lapid ont quitté la salle de la Knesset pour éviter de soutenir la proposition, qui a été rejetée par les membres arabes de la Knesset.
La résolution affirme que la création d’un État palestinien « au cœur de la Terre d’Israël » représenterait un « danger existentiel pour l’État d’Israël et ses citoyens ». En février, la Knesset a voté en faveur de la décision du gouvernement de rejeter la reconnaissance unilatérale de l’État palestinien. Ce vote intervient alors que B. Netanyahu doit s’envoler pour Washington, dimanche, afin de rencontrer le président américain, isolé pour cause de Covid, et de s’adresser au Congrès.
Le Hamas a qualifié, jeudi, l’incursion d’Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, dans l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, de « provocation et dangereuse escalade ». I. Ben Gvir, a pris d’assaut la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est occupée, sous haute surveillance policière. C’est sa cinquième incursion dans la mosquée depuis sa prise de fonctions à la fin de l’année 2022.
Le Hamas a ajouté que cet incident « s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement extrémiste sioniste pour judaïser la mosquée Al-Aqsa, ce que le peuple palestinien ne permettra jamais et fera toujours face aux crimes et à l’empiètement de l’occupation sur ses terres et ses lieux saints ». dès lors, il a appelé l’Organisation de la coopération islamique et la Ligue des États arabes à prendre des mesures sérieuses pour mettre fin à ces violations systématiques contre la mosquée Al-Aqsa. Le mouvement de résistance a, également, appelé à prendre « des mesures urgentes pour forcer l’occupation criminelle à mettre fin aux tentatives de judaïsation qu’elle commet contre les lieux saints islamiques et chrétiens à Jérusalem et dans toute la Palestine occupée ».
I. Ben Gvir, chef du parti d’extrême droite « Force juive », appelle à encourager les incursions des colons dans la mosquée et à y accomplir des rituels religieux israélites. La police israélienne autorise les colons, depuis 2003, à prendre d’assaut la mosquée Al-Aqsa, ce que le Département des dotations Islamiques rejette, appelant à y mettre un terme. Les Palestiniens qui considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de l’État qu’ils espèrent créer, affirment qu’Israël intensifie les mesures visant à judaïser Jérusalem-Est, y compris la mosquée Al-Aqsa, et à effacer son identité arabe et islamique.
Drame des prisonniers
La veille, l’hôpital Al-Aqsa de Gaza a accueilli un autre groupe de Palestiniens enlevés après leur libération des prisons israéliennes. Ils ont raconté leurs souffrances dues aux abus et aux traitements inhumains infligés par les geôliers israéliens. Les Palestiniens ont montré les blessures qu’ils ont subies à la suite de coups infligés par les geôliers israéliens.
La Société du Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses équipes ont soigné 13 personnes, dont une femme âgée, libérées au poste de contrôle de Kissufim, dans le centre de Gaza. À leur arrivée à l’hôpital de Deir al-Balah, l’un des Palestiniens a déclaré qu’un certain nombre de détenus avaient perdu connaissance à cause des décharges électriques qu’ils avaient subies. Mostafa Fayyad, l’un des Palestiniens libérés, a raconté les moments difficiles qu’il a vécus en raison du manque de sommeil et de nourriture. Il a été torturé plus d’une fois. Nader Asaliya, autre Palestinien libéré, aveugle, rappelle que leurs géôliers les «ont traités de manière inhumaine dans les prisons comme des chiens. Nous avons été soumis à toutes sortes de tortures, à la faim et à l’humiliation », a-t-il déploré.
Israël a déjà libéré des dizaines de Palestiniens, dont le directeur de l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza, qui est l’un des principaux hôpitaux de la bande assiégée.
Les Palestiniens libérés et les avocats spécialistes en droits de l’homme ont fait part des témoignages absolument troublants sur les pires formes de torture et de mauvais traitements infligés par les militaires israéliens depuis octobre 2023. Des images et des vidéos ont confirmé le comportement barbare des soldats israéliens avec des détenus palestiniens.
En Cisjordanie occupée, des cas similaires de torture ont déjà été documentés au cours de décennies d’hostilité israélienne. À noter qu’au moins 18 Palestiniens sont morts dans les prisons israéliennes depuis octobre 2023.
Entre alternative et fronde
Le site de la chaîne israélienne Makan a révélé qu’Avigdor Lieberman et Naftali Bennett, les deux hommes politiques israéliens de premier plan, se sont rencontrés dans un lieu public à Tel Aviv pour une conversation politique, il y a environ un mois, et que le chef du parti Israël Beitenou, A. Lieberman, souhaitait que Bennett le rejoigne dans une liste commune qu’il dirige. Les deux israéliens se sont rencontrés dans un lieu public à Tel Aviv, dans le but de parvenir à une alliance politique qui servirait de « solution alternative » au pouvoir du parti Likoud et de B. Netanyahu. Il semble qu’A. Lieberman soit intéressé par une large alliance politique de dirigeants de partis de droite qui s’opposent à B. Netanyahu et cherchent à changer le gouvernement, et il aspire à inciter N. Bennett à rejoindre également la formation commune dirigée par A. Lieberman lui-même.
Israël Beitenou a réagi à ces informations en indiquant « qu’il n’y a pas de propositions… Naturellement, tout le monde parle à tout le monde, rien n’est actuellement sur la table et Lieberman travaille ces jours-ci uniquement à créer une alternative pour renverser le gouvernement de Netanyahu ». Des responsables des deux partis ont précédemment confirmé des informations selon lesquelles des discussions avaient eu lieu entre eux sur la possibilité de se présenter ensemble aux prochaines élections.
Selon Makan, une réunion tripartite a également eu lieu regroupant Y. Lapid, chef du Yesh Atid.
Pour Y. Lapid, « la puissance d’Israël a été brisée et détruite, militairement, politiquement et même intérieurement. Netanyahu connaît et craint ce fait. Raison pour laquelle, il empêche la formation d’une commission d’enquête officielle ». Il a souligné en outre que « Netanyahu n’est pas une victime, mais plutôt un lâche et un raté », ajoutant qu’« il ne se soucie que de lui-même et de ses propres affaires ».
Dans cette atmosphère, le Conseil des anciens de la Torah du mouvement Shas a publié, mercredi 17 juillet, une déclaration officielle dans laquelle il appelle à ne pas répondre aux ordres qui seront envoyés par l’armée israélienne ni à rejoindre les bureaux de recrutement. Ainsi, la direction spirituelle du mouvement Shas, qui rassemble les Juifs séfarades de l’Est, rejoint une directive similaire émise la semaine dernière par les dirigeants du mouvement ultra-orthodoxe lituanien (l’aile de Yerushalmi), le rabbin Dov Landau et le rabbin Moshe Hallel Hirsch. Les rabbins du Shas ont notamment écrit que « la guerre contre Dieu s’est intensifiée », ajoutant dans la directive publique que « les partis dirigés par la Cour suprême et la bureaucratie judiciaire travaillent à nuire au monde de la Torah ».
Jusqu’à présent, le Conseil des spécialistes de la Torah d’Agudath Israël s’est officiellement abstenu de publier une directive similaire, et pourrait en émettre une sur cette question dans les prochains jours. Cela survient quelques jours après que le Cabinet israélien a approuvé la décision d’étendre le service obligatoire dans l’armée à 3 ans, pour les huit prochaines années, avec la possibilité de le réduire à la fin de la période à 32 mois ou 28 mois pour les huit prochaines années, conformément à l’évaluation de la situation sécuritaire.
La décision d’étendre le service obligatoire a été adoptée avec de nombreux désaccords au sein du gouvernement d’occupation et à la Knesset, accompagnée de la question du recrutement des Haredim, alors que les Israéliens se plaignent d’être forcés de servir dans l’armée pendant plus de temps en échange de privilèges qui les exemptent du service.
La Cour suprême de l’occupation israélienne a rendu le mois dernier un arrêt « obligeant les étudiants des écoles religieuses Haredim à s’enrôler dans l’armée, et a demandé au gouvernement de supprimer le soutien financier aux écoles religieuses dont les étudiants ne s’enrôlent pas ». Et de souligner que « l’Etat n’a aucune autorité pour les exempter », décision qui a provoqué choc et confusion au sein de la coalition de B. Netanyahu.