La journée 10 octobre se veut un moment de réflexion et d’action pour évaluer les réalisations et les acquis en matière d’égalité. C’est l’occasion également de tenter d’identifier les difficultés et les contraintes entravant l’émancipation et l’autonomisation de la femme.
Au cours de ces deux dernières décennies, la femme marocaine a accumulé des acquis importants dans le cadre d’une approche globale et participative basée sur l’écoute, l’engagement et l’accompagnement. Une démarche qui a contribué largement au renforcement de la présence féminine dans divers domaines, notamment politique, économique et social.
Pour l’occasion, le HCP a rendu public l’édition de 2023 de « La Femme marocaine en chiffres ». Un recueil qui présente les données statistiques sur l’évolution de la condition des femmes au Maroc dans différents domaines, sous forme de chiffres, de graphiques et d’infographies, indique-t-on. « Le HCP qui suit l’évolution de la situation de la femme, offre ainsi aux décideurs, aux utilisateurs et aux acteurs de la société civile les informations pertinentes pour une meilleure prise de décision dans les choix des politiques publiques», explique l’avant-propos. Les données statistiques décrivent l’évolution de la situation de la femme marocaine jusqu’à l’année 2022.
Selon les données du HCP, les femmes représentent plus de la moitié de la population marocaine avec un chiffre établi à 18.406.000 en 2022 contre 18.263.000 pour les hommes. Elles sont un peu plus nombreuses que les hommes à vivre en ville (12.001.000 contre 11.591.000). En milieu rural, elles sont au nombre de 6.405.000 contre 6.672.000 pour les hommes.
Selon le statut matrimonial, parmi les femmes de 15 ans ou plus, 40,7% sont célibataires, 57,3% sont mariées, 1,1% sont veuves et 0,8% sont divorcées. L’âge moyen au premier mariage est de 25,5 ans pour les femmes contre 31,9 pour les hommes, ce qui représente un écart de 6,4 ans. Sans grande surprise, c’est dans le rural que les femmes se marient tôt. Selon le HCP, elles se marient en moyenne à 23,9 ans contre 26,6 ans pour les citadines, soit un écart de 2,7 ans.
Quant au taux d’alphabétisation des femmes, il est passé à 57,7% en 2022 contre 39,6% en 2004, a indiqué le HCP. Ce taux a atteint 77,1 % chez les hommes en 2022 contre 65,6% en 2004, tandis que le taux global d’alphabétisation était de 67,3% en 2022 contre 52,3% en 2004, précise le rapport. Sur le plan de l’accès à l’éducation, le rapport fait état de la scolarisation de 96,1% des filles âgées entre 15 et 17 ans en 2022 en milieu urbain et de 47,6% en milieu rural contre respectivement 56,3% et 6,1% dans les années 2000. À l’opposé, les garçons sont scolarisés à hauteur de 89,9% pour la même tranche d’âge en milieu urbain et de 56,4% en milieu rural, contre respectivement 70,3% et 14,7% en 2000, poursuit le rapport dont les données proviennent du département ministériel de tutelle.
Dans les différentes filières de l’enseignement supérieur, le HCP indique que le taux de féminisation atteint 58,4% en 2022 contre 42,9% en 2000, un pourcentage porté, notamment par le domaine paramédical qui connaît un taux de féminisation de plus de 73%.
Le rapport souligne, en outre, que le taux d’activité des femmes âgées de 15 ans et plus a baissé ces dernières années, passant de 28,1% en 2000 à 16,4% en 2022. Un niveau bien en deçà de celui des hommes (62,4%). Le secteur de l’agriculture, forêt et pêche concentre la plus forte proportion de femmes (30,1%), suivi de de l’industrie (26,1%) et celui des services (19,3%).
Dans l’entreprise, la proportion des sociétés dirigées par des femmes s’élèvent à 12,8%, confirment le HCP. La femme dirigeante est plus présente dans le secteur des services (17,3%), suivi du commerce (13,8%). Selon la même source, les femmes qui occupent des postes de responsabilités dans la fonction publique, représentent 23,5%. Aussi, parmi les 10.772.000 actifs occupés, 22,3% sont de sexe féminin. Concernant le taux de chômage des femmes, si celui-ci a baissé entre 2017 et 2019 passant de 14,7 à 13,5%, il s’est établi à 17,2% en 2022.