C’est le énième épisode d’une campagne électorale agitée pour le candidat de centre-gauche qui doit prendre ses fonctions le 14 janvier. B. Arévalo a qualifié cette résolution d’« absolument illégale », notant toutefois que le Tribunal suprême électoral (TSE) n’avait fait que suivre l’ordre du juge sur demande du parquet.
Le visage fatigué mais la mine apparemment résolue, B. Arévalo est apparu dès lundi soir avec sa vice-présidente pour réagir à chaud aux annonces du jour. « Le Tribunal suprême électoral a déjà validé officiellement les résultats du 20 août. Par conséquent, Karin Herrera est la vice-présidente et moi-même le président élu. C’est un fait indéniable, a-t-il souligné. Il y a par ailleurs la suspension du mouvement Semilla mais qui n’a rien à voir avec l’officialisation de notre victoire. »
Après le premier tour de la présidentielle le 25 juin, le juge Fredy Orellana avait déjà ordonné au TSE, sur demande du procureur Rafael Curruchiche, de suspendre Semilla et d’enquêter sur des anomalies présumées concernant l’enregistrement de membres lors de sa formation en 2017.
Le candidat élu dont les partisans se sont rassemblés lundi soir devant le tribunal promet de contester la suspension de son parti. Il s’est adressé directement à la population qui a voté à 60% pour son programme de lutte anticorruption et de réformes sociales. « Au peuple guatémaltèque, nous disons que Semilla ne cédera pas, a-t-il lancé. Il continuera à exiger le respect de la volonté populaire qui s’est exprimée librement dans les urnes et le respect de l’État de droit, de la démocratie, qui sont menacés par ceux qui refusent le changement exigé par le pays. » Une référence au parquet qui a initié les poursuites contre sa formation mais aussi aux partis conservateurs qui crient à la fraude depuis son élection.