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Réforme judiciaire en Israël : Colère et désinvestissement des sécuritaires

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, et Yoav Gallant, ministre de la Sécurité, qui se trouvaient dans le bureau de recrutement de l’armée sioniste à la base militaire de Tel Hashomer, ont entendu le refus des Israéliens du recrutement de leurs enfants dans des unités de combat, en cas d’approbation du plan gouvernemental d’affaiblissement du système judiciaire, a rapporté mercredi Channel 12.
Colère et désinvestissement des sécuritaires

Les deux responsables israéliens se sont rendus au bureau de recrutement le jour où de nouveaux soldats ont été enrôlés dans la Brigade Golani, considérée comme l’une des unités de combat les plus importantes de l’armée. Selon le bureau de recrutement, l’enrôlement des réservistes dans le service militaire a diminué drastiquement.

Seuls 57% des officiers et des réservistes se sont présentés, cette semaine, au premier jour de l’entraînement de la 551e Brigade, qui est la brigade d’élite des parachutistes. Alors que le taux d’enrôlement dans cette brigade atteint d’habitude près de 90%, rapporte le quotidien israélien Haaretz. Les candidats militaires ont déclaré que si le coup d’État judiciaire est approuvé, beaucoup de parents interdiront le recrutement de leurs enfants dans des unités combattantes.

La chaîne 12 a indiqué que cet avertissement affecterait non seulement le futur proche, mais changerait également l’image de l’armée.

  1. Netanyahu et Y. Gallant ont, dans ce contexte, émis des messages fermes sur l’importance du service militaire. Le leader du Likoud et patron de l’Exécutif a dit aux recrues que « nous n’aurons pas d’État sans armée, et nous n’aurons pas d’État sans soldats qui s’enrôlent dans le service militaire, et vous vous enrôlez pour défendre le patrimoine ».

Mardi, les dirigeants des protestations au sein des forces de réserve ont mis en garde contre « la désintégration de l’armée » et ont souligné que des milliers de personnes s’abstiendraient d’effectuer le service militaire au cas où la réforme judiciaire est adoptée. « La ligne rouge approche, et si la législation est approuvée, nous et des milliers d’autres cesserons de servir », ont déclaré les dirigeants réservistes.

Dans un discours prononcé lundi devant les officiers, notamment devant Herzi Halevi, chef d’état-major, Y. Gallant a dénoncé cette vague d’insubordination au sein de Tsahal, disant qu’elle menaçait la sécurité nationale. « Ce phénomène d’insubordination générale pourrait nuire aux capacités de l’armée de mener à bien ses missions », a mis en garde le ministre de la guerre.

A signaler que ^lusieurs dizaines de milliers d’Israéliens ont manifesté encore jeudi contre la réforme judiciaire voulue par le gouvernement, au cours d’une nouvelle journée de mobilisation, émaillée de heurts entre manifestants et policiers.
Une dizaine de manifestants ont été arrêtés pour atteinte à l’ordre public à Tel-Aviv, selon la police. Les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau pour disperser la foule qui avait bloqué le périphérique de la ville, selon une journaliste de l’AFP sur place.

Plusieurs milliers de personnes se sont aussi rassemblées à Jérusalem devant la résidence du Premier ministre israélien, selon des chiffres des médias israéliens. La police ne fournit pas d’estimations du nombre de manifestants. D’autres rassemblements, de moindre importance, se sont tenus à Haïfa, dans le nord du pays, et à Beer Sheva (sud).

La journée de jeudi avait été baptisée « journée de paralysie nationale » par les organisateurs des manifestations qui se succèdent chaque semaine depuis la présentation par Yariv Levin, ministre de la Justice, d’un projet de réforme qui divise le pays. La réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur les magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l’Etat d’Israël. B. Netanyahou et ses alliés de la droite radicale et ultra-orthodoxes estiment quant à eux la réforme nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu’ils jugent politisée.

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