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Appui espagnol au plan d’autonomie pour le Sahara : Les réfractaires à la normalisation avec Rabat ruent sans succès

Des membres du PSOE espagnol, pro-Polisario ont commémoré à leur manière le 47ème anniversaire de la proclamation en 1976 de la prétendue RASD. Ils ont lancé, le 27 février, sur un site web dédié, une pétition appelée « Socialistes pour le Sahara occidental ».
Appui espagnol au plan d’autonomie pour le Sahara

Le but ciblé par les promoteurs de l’initiative est de mobiliser un nombre important des militants du PSOE et de ses sympathisants pour condamner le soutien de Pedro Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara. La proposition « est une contribution du PSOE à la solution du conflit du Sahara occidental qui doit passer par le respect du droit international, l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et l’aboutissement du processus de décolonisation, comme indiqué dans ses résolutions le Congrès (Chambre basse du Parlement) et les engagements pris dans le programme électoral du PSOE », indiquent-ils. « Nous exigeons que le gouvernement espagnol et son président travaillent activement sur la scène diplomatique, bilatérale et multilatérale, et dans le cadre des Nations unies, pour promouvoir une solution pacifique au conflit du Sahara occidental qui soit respectueuse du droit international et qui permette au peuple sahraoui d’exercer le droit à l’autodétermination qui envisage, à travers un référendum juste et impartial, l’option de l’indépendance », ajoute le document qui passe sous silence le passé colonial de l’Espagne dans les territoires marocains amputés par la France.

Depuis, la pétition peine à convaincre. Les hauts cadres du parti boudent l’initiative qui n’a recueilli que 300 signatures parmi les militants et sympathisants du PSOE, rapporte El Independiente. Pour rappel, les adhérents encartés PSOE sont estimés à 164 000 Espagnols, d’après les statistiques réalisées en octobre 2021.

Pour l’heure, aucune tête d’affiche du PSOE au niveau national n’a rejoint cette démarche. Les adhésions se situent plutôt dans certaines régions, comme aux Baléares avec la signature de la pétition par deux députés au Parlement local et d’un ancien membre du gouvernement régional ou encore à la communauté de Madrid où le vice-secrétaire de la jeunesse socialiste a répondu à l’appel, précise la même source.

Sans surprise, l’ancien député socialiste basque Odón Elorza, qui a renoncé récemment à son siège, figure sur la liste des signataires, lui qui avait qualifié d’« erreur » le soutien de Pedro Sanchez à la position marocaine sur le Sahara.

A rappeler qu’une semaine après la lettre de Pedro Sanchez adressée, le 14 mars 2022, au roi Mohammed VI, la direction du PSOE a publié à l’adresse de ses militants un document louant les avantages du rapprochement avec Rabat. Les rédacteurs du document, avaient surtout insisté sur la défense de « l’intégrité territoriale » de l’Espagne pour vendre aux militants le changement de position sur la question du Sahara. « Inaugurer de nouvelles relations solides et stables avec un pays voisin et partenaire stratégique comme le Maroc, est indispensable pour l’intégrité territoriale, y compris Ceuta et Melilla, et la souveraineté de l’Espagne, ainsi qu’à la stabilité, la sécurité et la prospérité des deux pays », avaient-ils souligné. 

Dans le même document, le PSOE avait affirmé que l’appui de P. Sanchez au plan marocain au Sahara occidental ne constitue pas une rupture avec la ligne observée par ses prédécesseurs. « C’est la position de l’Espagne depuis 2008, avec José Luis Rodríguez Zapatero comme président du gouvernement. Dans les Déclarations des Réunions des Hauts Niveaux Espagne – Maroc de 2008, 2012 et 2015, il y est expressément mentionné que « l’Espagne salue les efforts sérieux et crédibles du Maroc » », plaidait la formation socialiste.

Au Parlement espagnol, les députés PSOE continuent de se conformer à la politique générale initiée par le gouvernement sur les nouvelles relations avec le Maroc. Ils ont d’ailleurs rejeté, le 15 février, la proposition législative d’Unidas Podemos visant à octroyer la nationalité espagnole aux Sahraouis. Et il en est de même au Parlement européen où les eurodéputés socialistes n’ont pas pris part au vote de la résolution du 19 janvier appelant à la libération des journalistes détenus au Maroc.

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