Pour « Global Energy Monitor » qui passe au crible la situation du pétrole et du gaz au niveau mondial, le Nigeria, l’Égypte, la Libye et l’Algérie, qui disposent historiquement des réserves et de la production de gaz les plus prouvées, peuvent être dépassé par d’autres pays. L’ONG US explique que les données de suivi montrent que 84 % des nouvelles réserves en développement sont situées chez de nouveaux entrants sur le marché du gaz en Afrique notamment le Mozambique, le Sénégal, la Tanzanie, la Mauritanie, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie ou encore le Maroc.
Les réserves actuelles du Maroc, révèle cette ONG, sont d’environ 39 milliards de mètres cubes de gaz, tandis que la Mauritanie dispose de 574 milliards de mètres cubes, dont une partie provient de réserves conjointes avec le Sénégal, estimées, elles, à 566 milliards de mètres cubes. Le rapport de l’ONG s’attend à ce que ces pays accélèrent le développement du gaz à court terme et prévoit même que le Mozambique, la Mauritanie, la Tanzanie, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie représentent à l’avenir plus de la moitié de la production de gaz en Afrique d’ici 2038.
Ainsi, l’ONG estime que la réalisation des projets dans les pays africains nécessite des investissements de l’ordre de 329 milliards de dollars pour l’extraction du gaz et la mise en place d’infrastructures appropriées pour l’exportation.
D’ailleurs, le total des nouvelles réserves dans ces pays s’élève à plus de 5.138 milliards de mètres cubes, indique l’ONG, ce qui va permettre de produire des émissions potentielles équivalentes à environ 11,9 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, relevant dans ce sens le défi environnemental ainsi induit.
Fin décembre 2022, Graham Lyon, PDG de la société britannique Sound Energy (en charge de l’exploration pétrolière et gazière au Maroc), déclarait que « le Maroc dispose d’une grande richesse de réserves de gaz naturel, et que cela l’aidera à atteindre l’autosuffisance, et même à passer à l’exportation de gaz vers les marchés internationaux ». G. Lyon a confirmé qu’ « il y a deux projets clés en cours d’étude et de réalisation, dont l’un concerne la fourniture de gaz naturel liquéfié aux principaux marchés industriels, tandis que l’autre implique le développement d’un gazoduc pour fournir du gaz aux marchés de l’électricité ». Plus, « il existe un projet au Maroc qui fournira environ 100 millions de mètres cubes par an de gaz naturel liquéfié aux marchés industriels », avait-il confié, notant que la production et la vente pourraient démarrer au premier trimestre 2024.
Le PDG de la société britannique a aussi révélé que le Maroc dispose d’importantes réserves de gaz naturel estimées à plus de 20 trillions de pieds cubes à même d’en faire un exportateur, ce qui constitue un record avait-il souligné. Il a également relevé que « le champ marocain de Tendara jouera un rôle clé dans la réalisation des objectifs du Maroc, étant donné que le pays vise à développer les marchés et les transactions internationales ».
Il convient de rappeler que Sound Energy gère actuellement trois champs dans les régions Est du Royaume, avec 47,5% du capital investi, contre 27,5% pour Schlumberger et 25% pour l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). Dans ces nouveaux projets, la société britannique exploitera et détiendra une participation de 60 %, tandis que l’ONHYM détiendra les 40 % restants.