Venu en Corée du Sud pour rassurer son allié du soutien des États-Unis, Lloyd Austin, secrétaire US à la Défense aura, en tout cas, réussi à faire réagir la Corée du Nord. Pyongyang assure n’avoir aucune intention de discuter tant que Washington poursuit « sa politique hostile ».
Si la Maison Blanche a renouvelé son invitation au dialogue, la rencontre, mardi, entre les ministres de la Défense américain et sud-coréen a confirmé la stratégie offensive des deux pays. Extension des exercices militaires conjoints, déploiement de nouveaux moyens stratégiques et confirmation de la tenue en février d’exercices de simulation d’utilisation d’armes nucléaires. Les deux alliés ont également fait voler des avions de chasse et des bombardiers ce mercredi 1er février.
Autant d’actes et de mots qui visent à convaincre l’opinion publique et une partie de la classe politique de la solidité de l’alliance entre Séoul et Washington alors que l’idée d’un programme nucléaire sud-coréen est de plus en plus populaire. Mais au nord du 38e parallèle, tout cela est vécu comme une menace directe. Pyongyang assure que ces « manœuvres militaires de confrontation et d’actes hostiles » pourraient transformer la péninsule en « une zone de guerre plus critique ».
Bases US aux Philippines :
Il y a lieu de souligner aussi que Washington et Manille ont convenu, jeudi, de l’extension d’un accord existant pour inclure quatre nouveaux sites « dans des régions stratégiques du pays », au moment où L. Austin, effectuait une visite aux Philippines. « Les Philippines et les États-Unis sont fiers d’annoncer leurs plans pour accélérer la mise en œuvre complète de l’Accord de coopération renforcée en matière de défense (EDCA) avec la décision de désigner quatre nouveaux sites convenus dans des régions stratégiques du pays », ont déclaré des responsables américains et philippins dans une déclaration commune. Des pourparlers sont en cours au sujet d’une éventuelle cinquième base, a encore indiqué plus tôt un haut responsable philippin à l’AFP.
Les deux pays sont alliés depuis plusieurs décennies en matière de sécurité, notamment par un traité de défense et un pacte de 2014, connu sous l’acronyme d’EDCA, qui permet aux soldats américains d’accéder à cinq bases philippines, mais aussi d’y stocker des équipements et matériels militaires. Avec cette nouvelle annonce, les États-Unis auront accès à au moins neuf bases militaires des Philippines.
Cette annonce survient alors que Washington cherche à resserrer ses liens avec Manille, quelque peu distendus ces dernières années. L’ex-président philippin Rodrigo Duterte avait préféré se tourner vers la Chine au détriment de Washington, ancien colonisateur des Philippines, mais le nouveau gouvernement de Ferdinand Marcos Jr a souhaité inverser cela.
La réaffirmation de la position de Pékin à l’égard de Taïwan et la construction de bases chinoises en mer de Chine méridionale ont poussé Washington et Manille à renforcer leur partenariat. Compte tenu de la proximité de Taïwan et de ses eaux voisines, la coopération des Philippines constituerait un élément clé dans l’éventualité d’un conflit avec Pékin. Un général quatre étoiles de l’US Air Force a récemment pronostiqué qu’un tel affrontement pourrait se produire dès 2025.