Le Maroc est de plus en plus confronté à des défis considérables en matière de gestion de l’eau, exacerbés par le changement climatique, la croissance démographique, et une demande en eau qui ne cesse de croître. Conscient de ces enjeux, l’Etat a élaboré un plan stratégique visant à anticiper les pénuries d’eau futures. Ce plan repose principalement sur la construction de 16 nouveaux barrages, qui devraient assurer près de 5 milliards de mètres cubes supplémentaires à la capacité de stockage du pays. L’augmentation de la capacité de stockage est conçue pour garantir un approvisionnement régulier en eau, même en période de sécheresse, tout en soutenant l’irrigation agricole, les activités industrielles et les besoins domestiques.
Les nouveaux barrages sont situés dans des régions stratégiques où les ressources actuelles sont sous pression. Parmi les projets les plus importants, le barrage de Kheng Grou, dans la province de Figuig, dispose d’une capacité de 1,07 milliard de mètres cubes. Opérationnel d’ici 2026, il est destiné à jouer un rôle crucial dans la gestion des ressources en eau de la région, en soutenant notamment l’agriculture locale.
Le barrage de Ratba, dans la province de Taounate, avec une capacité de 1.009 milliards de mètres cubes, achevé en 2028, vise à atténuer les effets des sécheresses récurrentes qui affectent gravement la région.
Le barrage Mohammed V, à cheval entre Taourirt et e Nador, dont la capacité sera portée en 2026 à 980 millions de mètres cubes, grâce à un projet de surélévation, permettra de réduire le stress hydrique dans la région. Le barrage de Targa Ou Madi, dans la province de Guercif, d’une capacité de 287 millions de mètres cubes, permettra dès 2026 une gestion durable des ressources en eau. Le barrage Mokhtar Soussi, situé dans la province de Taroudant, verra également sa capacité de stockage portée à 280 millions de mètres cubes. Le projet, dont l’achèvement est prévu en 2026.
Cette augmentation de près de 5 milliards de mètres cubes de la capacité de stockage d’eau aura un impact considérable sur la gestion des ressources hydriques au Maroc. Cette expansion permettra de mieux réguler les flux d’eau, réduisant les risques d’inondation en période de fortes pluies et assurant une disponibilité continue en période de sécheresse. Les barrages joueront également un rôle central dans la conservation de l’eau pour l’irrigation, ce qui est essentiel pour un pays où l’agriculture représente une part significative de l’économie.
En parallèle, le pays intègre aussi des approches non conventionnelles, telles que le dessalement et la réutilisation des eaux usées. Ces stratégies combinées permettent de diversifier les sources d’approvisionnement en eau et de réduire la dépendance aux précipitations, qui deviennent de plus en plus imprévisibles en raison du changement climatique.