En déplacement à Rafah, Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée sioniste, a laissé entendre face aux soldats englués dans le bourbier gazaoui qu’ils ont «décroché des victoires considérables dans les combats » livrés au Hamas dans son ultime repère. « Cela se voit dans le nombre de terroristes tués, dans les infrastructures et tunnels détruits », a-t-il ajouté. Il donne ainsi crédit aux récentes déclarations du chef du gouvernement israélien.

H. Halevi a rappelé que le contrôle par l’armée israélienne du Corridor de Philadelphie, à la frontière entre Gaza et l’Égypte, était « très, très important », ajoutant qu’il privait « le Hamas d’un véritable pipe-line pour la contrebande ». « Nous sommes clairement sur le point de dire que nous avons démantelé la brigade de Rafah. Non pas qu’il n’y ait plus de terroristes, mais elle ne peut plus fonctionner comme cadre de combat », a-t-il précisé. Il a ajouté qu’un « grand nombre » d’hommes armés de la brigade de Rafah avaient été tués, disant aux soldats : « Tuez tous les terroristes que vous pouvez et détruisez toutes les infrastructures que vous pouvez, jusqu’à la fin de notre mission ici. »

Le haut gradé israélien n’est pourtant pas aveugle, ni sourd aux appels lancés par d’anciens officiers supérieurs de l’armée sioniste qui jugent la guerre perdue à Gaza. Si l’armée sioniste manœuvre sur le sol de l’enclave palestinienne, et se retrouve en butte à une guérilla qui lui donne le change, il n’en reste pas moins que le sous-sol gazaoui est toujours entre les mains des factions palestiniennes qui résistent. La preuve, deux roquettes ont été lancées depuis le nord de la bande de Gaza, l’une en direction de la ville côtière d’Ashkelon et l’autre vers la communauté frontalière de Mefalsim. Le Jihad islamique palestinien a revendiqué l’attaque. Le service de secours du Magen David Adom (MDA) a déclaré soigner deux personnes en bonne santé qui ont chuté alors qu’elles couraient vers des abris lorsque les sirènes ont retenti à Ashkelon et dans plusieurs autres villes proches de la bande de Gaza.

Selon le compte rendu de la rencontre établi par son cabinet, Yoav Gallant ministre israélien de la Défense a déclaré à l’envoyé spécial américain Amos Hochstein que le passage à la « phase C » de la guerre de Gaza affecterait tous les fronts. Ladite phase est celle d’un conflit de faible intensité marqué par l’action de l’armée pour finir d’éradiquer les derniers bastions du Hamas à Gaza et la recherche par l’échelon politique d’une alternative au groupe terroriste à la tête de la bande de Gaza. Y. Gallant s’est entretenu avec A. Hochstein à l’occasion de son déplacement à Washington DC. Le ministère de la Défense a fait savoir que les deux hommes avaient parlé « des mesures nécessaires pour parvenir à un cadre permettant le retour des habitants israéliens dans le nord ». Le responsable israélien aurait écarté les mises en garde américaine en assurant que « la transition vers la phase C de la guerre à Gaza aura un impact sur l’ensemble des fronts, et Israël se prépare à tous les scénarios, que ce soit militairement ou diplomatiquement ».

Lors de sa rencontre avec William Bill Burns, chef de la CIA, principal responsable américain des négociations visant à obtenir un cessez-le-feu et à libérer les otages retenus par le Hamas, Y. Gallant a insisté sur le fait que « l’engagement premier d’Israël est de rendre les otages, sans exception, à leurs familles et à leurs foyers ». « Nous continuerons à faire tous les efforts possibles pour les ramener chez eux », a-t-il ajouté.

Antony Blinken, chef de la diplomatie US, lui a fait part de la volonté des Etats-Unis d’éviter toute « escalade » du conflit à Gaza au Liban. Et « a souligné l’importance (…) de parvenir à une solution diplomatique qui permette aux familles israéliennes et libanaises de rentrer chez elles », a indiqué Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat.

Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, a annoncé lundi 24 juin son intention de faire de la Cisjordanie occupée une partie intégrante d’Israël. Lors d’une réunion de son parti d’extrême droite, le Sionisme religieux, il a réaffirmé son intention de « faire de la Judée-Samarie (la Cisjordanie occupée) une partie intégrante d’Israël », a rapporté le Haaretz. « Nous établirons d’abord la souveraineté en Judée-Samarie sur le terrain, puis par la législation. J’ai l’intention de légitimer les colonies émergentes (avant-postes de colonies illégales) », a-t-il ajouté.

B. Smotrich, l’un des plus éminents partisans de la colonisation en Cisjordanie et de son annexion à Israël, a assuré que « la mission de ma vie est de contrecarrer la création d’un État palestinien ».

Dimanche, il a confirmé l’authenticité du contenu d’un enregistrement audio publié vendredi par The New York Times sur ses efforts visant à annexer la Cisjordanie occupée à Israël. « Le peuple israélien, dans sa majorité (…) est bien conscient que la création d’un État palestinien en Cisjordanie mettrait en danger l’existence d’Israël, et il ne s’oppose pas à ce que je suis en train de faire », a-t-il assuré sur X.

Lors d’une réunion avec des colons, le 9 juin, B. Smotrich a déclaré, selon l’enregistrement, que « le gouvernement de Netanyahu est engagé dans un plan secret visant à changer la façon dont il gouverne la Cisjordanie, à renforcer de manière irréversible le contrôle d’Israël sur celle-ci sans qu’on l’accuse de l’annexer officiellement ».

Les Palestiniens affirment qu’Israël exploite la guerre en cours dans la bande de Gaza, depuis le 7 octobre dernier, pour intensifier les activités de colonisation et les mesures d’annexion en Cisjordanie occupée, et appellent la communauté internationale à mettre un terme aux projets de Tel Aviv. L’ONU considère la colonisation dans les territoires occupés comme illégale, assurant qu’elle compromet les chances de résoudre le conflit selon le principe d’une solution à deux États et appelle depuis des décennies à y mettre un terme, mais en vain.

Selon les estimations de l’occupation, plus de 720 000 colons israéliens résident dans des colonies et des avant-postes en Cisjordanie, y compris à l’Est d’Al-Qods occupée.

La résistance palestinienne n’hésite plus à croiser le fer avec l’armée israélienne. Mardi, des affrontements ont été signalés près de Tulkarem.  Pas moins de 9 360 Palestiniens ont été arrêtés, dans la zone, depuis le 7 octobre, date du lancement de l’opération « Déluge Al-Aqsa ».

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