Cette décision s’inscrit dans un contexte déjà tendu entre les deux nations. Six semaines auparavant, Donald Trump avait sanctionné le gouvernement de Cyril Ramaphosa, suspendant officiellement toute aide US à l’Afrique du Sud. Il avait alors invoqué « la nouvelle loi foncière du pays [qui] viole les droits de l’Homme de la minorité blanche », selon des médias internationaux.D.Trump avait affirmé que « l’expropriation permet de confisquer sans compensation les terres agricoles appartenant à la minorité blanche », qu’il considérait comme « victime d’une discrimination raciale injuste ». D. Trump a même créé une procédure d’asile pour accueillir ceux qui fuiraient, selon lui, la discrimination raciale du gouvernement sud-africain. Des critiques répétées également par l’allié de D. Trump, Elon Musk. Lui-même sud-africain, il a, à plusieurs reprises, accusé le gouvernement de son pays natal de discriminations envers les populations blanches.

En février, le président sud-africain a déclaré vouloir aller aux États-Unis, reconnaissant que « tout a semblé dérailler » entre lui et D. Trump depuis un premier appel entre les deux hommes, au retour du président américain au pouvoir.

Cette sanction avait été vivement critiquée par Pretoria. « Le gouvernement sud-africain n’a confisqué aucune terre », avait répondu C. Ramaphosa.La présidence sud-africaine a réagi de façon très brève, tout comme le ministère des Affaires étrangères, en prenant acte de cette décision qualifiée de « regrettable ». « La présidence demande instamment à toutes les parties prenantes et concernées de maintenir le décorum diplomatique auquel ils s’étaient engagés précédemment. L’Afrique du Sud reste déterminée à construire une relation mutuellement bénéfique avec les États-Unis d’Amérique », a déclaré Vincent Magwenya, porte-parole du président.

M. Rubio a précisé que l’ambassadeur Ebrahim Rasool « nourrit les tensions raciales et que l’administration Trump n’a plus rien à lui dire ». Un post agrémenté d’un article du site ultra-conservateur Breitbart, rapportant que le diplomate avait accusé D. Trump d’être à la tête d’un mouvement suprémaciste blanc mondial.  Des déclarations qui font suite à un discours donné par le diplomate sud-africain lors d’une conférence organisée par un institut basé à Johannesburg. Discours dans lequel E. Rasool expliquait que Donald Trump menait « une politique de suprématie blanche »,

Les États-Unis ont donné 72 heures à l’ambassadeur sud-africain pour partir, selon Pretoria. « Le département d’État l’a informé, vendredi 14 mars, qu’il avait 72 heures pour quitter le pays », a déclaré, ce samedi 15 mars, Chrispin Phiri, porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères, dans un bref communiqué, confirmant des informations des médias sud-africains.

E. Rasool, 62 ans, a présenté ses lettres de créance le 15 janvier 2025. À ce moment-là, Joe Biden était encore en poste, D. Trump ayant prêté serment cinq jours plus tard. Dans une interview accordée le 14 janvier au média sud-africain SABC News, le diplomate avait reconnu que sa tâche serait ardue, et qu’il serait nécessaire de remettre les compteurs à zéro et de reconstruire la relation entre les deux pays. Car le diplomate connaît bien les USA.. Il y avait déjà été ambassadeur entre 2010 et 2015, sous l’administration de Barack Obama. 

Pour rappel, l’Afrique du Sud avait porté plainte contre Israël pour génocide à Gaza devant la Cour pénale internationale. La CPI avait ensuite émis un mandat d’arrêt international, en novembre 2024, contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, un proche allié du 47e président des États-Unis. Le président avait décrété, le 6 février, des sanctions contre la Cour pénale internationale.

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