La Jordanie a tenu l’entité sioniste pour responsable des « graves répercussions » de l’escalade des tensions dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, selon un communiqué du ministère jordanien des Affaires étrangères. Les tentatives continuelles d’Israël pour modifier le statu quo historique et juridique de la mosquée Al-Aqsa représentent une violation dangereuse du droit international, et sapent tous les efforts visant à maintenir le cessez-le-feu, la paix et la sécurité régionales, a indiqué dimanche Haitham Abu al-Foul, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Condamnant Israël pour avoir lancé un raid dans la mosquée Al-Aqsa et expulsé les fidèles de son enceinte, H. al-Foul a exhorté la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à agir immédiatement pour faire pression sur Israël afin de l’obliger à mettre fin à ces pratiques.

L’enceinte de la mosquée Al-Aqsa est un site sacré pour les Musulmans et pour les Juifs. La mosquée est actuellement sous la protection de la famille royale jordanienne.

Sur ces entre-faits, le parti islamo-arabe Raam, membre du cabinet israélien, a gelé dimanche sa participation à la coalition gouvernementale en signe de protestation contre la répression israélienne menée dans la mosquée d’AlAqsa. Raam a fustigé les forces d’occupation pour les violences sur le lieu saint dans la ville d’Al-Quds occupée, et l’un des colistiers a menacé de quitter le gouvernement.

Cette décision intervient après une réunion du conseil religieux de la faction, habilité à recommander ou à ordonner aux législateurs de quitter la coalition gouvernementale. Walid Taha, député Raam, a déclaré peu avant l’annonce de la décision que la coalition gouvernementale se dirigeait « apparemment » vers l’effondrement. « Nous avions pensé que ce gouvernement se comporterait différemment », a-t-il dit, accusant les visites « provocatrices » de Juifs sur l’esplanade des Mosquées comme étant à l’origine des dernières violences. Le gouvernement israélien, a-t-il accusé, « a permis à quelques centaines de fascistes » d’attiser les troubles.

Ce gel de la participation de Raam à la coalition n’a pas d’effet à court terme pour le gouvernement de Naftali Bennett, car les travaux de la Knesset sont suspendus jusqu’au 5 mai prochain, mais fragilise davantage le gouvernement qui avait déjà perdu sa majorité au début du mois avec le départ d’une élue de droite. D’ici la reprise, le Premier ministre tentera de calmer le jeu et de stabiliser sa coalition, ont indiqué à l’AFP des sources politiques israéliennes.

Le Likoud de l’ex-premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à nouveau dimanche soir les députés de droite à ne plus soutenir la coalition gouvernementale pour former un «gouvernement de droite» réunissant aussi les partis juifs orthodoxes et de l’extrême-droite.

Rappelons que les forces d’occupation israéliennes avaient totalement vidé, vendredi 15 avril, la mosquée d’Al-Aqsa de ses fidèles, au terme d’un assaut violent. Elles ont agressé les Palestiniens qui s’y étaient retranchés, blessant plus de 152 fidèles, dont plusieurs grièvement. Elles ont également arrêté 450 fidèles, menottant des dizaines d’entre eux dans l’enceinte même de la mosquée al-Aqsa.

Lundi, les forces israéliennes ont de nouveau pris d’assaut l’enceinte de la mosquée sous prétexte de « sécuriser les incursions collectives des colons, en réponse aux appels des organisations religieuses à l’occasion des Pâques juives ».  La police d’occupation a pris d’assaut la mosquée par la porte des Maghrébins, où elle a vidé les cours des fidèles avant le début des incursions des colons.

Les forces d’occupation ont tiré des balles en caoutchouc à l’intérieur de la mosquée AlAqsa, tandis que les jeunes les affrontaient avec des feux d’artifice. Les colons prennent d’assaut l’enceinte de la mosquée par groupes de dizaines de personnes, sous protection de la police d’occupation israélienne. Des centaines de colons juifs se rendent dans Al-Quds pour célébrer le rituel de la Pâque.

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