S’exprimant à ce sujet, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a affirmé qu’en parallèle aux efforts de l’État pour protéger le pouvoir d’achat, et dans le cadre de son orientation visant à établir les fondements de l’État social, le gouvernement renforce les mécanismes de contrôle et de régulation du marché pour éviter toute forme de spéculation ou d’abus de la part des intermédiaires, qui pourraient nuire aux consommateurs et limiter l’efficacité des mesures gouvernementales.
En réponse à une question concernant la persistance de la hausse des prix sur les marchés nationaux, la responsable a précisé que « le gouvernement a pris des mesures contre les pratiques monopolistiques, en mobilisant des organismes de contrôle des prix et de protection des consommateurs qui travaillent en permanence pour surveiller les marchés ». Les autorités de contrôle ont intensifié leurs opérations au cours des deux dernières années, doublant le nombre d’interventions depuis 2022, et poursuivant ces efforts en 2023 et 2024.
Selon les données révélées par le ministère de l’Économie et des Finances, le nombre de points de contrôle a augmenté de plus de 58% en 2023, atteignant 322.316, et le nombre d’infractions relevées a grimpé de plus de 95%, atteignant 15.995 infractions. Entre janvier et juillet 2024, plus de 175.000 points de vente ont été contrôlés, avec 10.456 infractions enregistrées.
La ministre a également pointé du doigt les facteurs externes qui dégradent une situation déjà critique. Elle a indiqué que la hausse des prix de nombreux produits de première nécessité sur le marché marocain depuis deux ans est attribuable à divers facteurs, principalement externes, liés aux perturbations dans les chaînes de distribution et aux tensions géopolitiques dans certaines régions du monde. Ces perturbations continuent d’influencer les marchés internationaux des matières premières et coïncident avec des conditions nationales marquées par une faible pluviométrie, qui a directement affecté la saison agricole. Elle a été notamment d’avis quant à la nécessité de surveiller le marché de près, d’autant plus que les prix des denrées essentielles ne cessent d’augmenter. Elle a reconnu que le Maroc a effectivement été éprouvé par des hausses de prix, mais a également souligné les mesures proactives mises en place par le gouvernement pour atténuer cette pression inflationniste.
Réitérant ses explications, Nadia Fettah a rappelé que le gouvernement a réagi dès le début à cette situation en adoptant une série de mesures visant à stabiliser les prix et à assurer un approvisionnement suffisant en produits de première nécessité. Cela a exigé des efforts financiers supplémentaires importants, notamment l’allocation de subventions pour soutenir les produits de base tels que le blé, la farine, le sucre, le gaz butane, et pour préserver la stabilité des coûts de transport, de l’eau, de l’électricité et des manuels scolaires, ainsi que la suspension des droits de douane et de la TVA à l’importation pour certains produits de base comme les céréales, les légumineuses, le lait, les huiles, le beurre, les bovins et les ovins.
Selon la ministre, le gouvernement a déployé un effort substantiel en mobilisant une enveloppe de 20 milliards de dirhams afin de maintenir les prix des denrées alimentaires à un niveau compatible avec le pouvoir d’achat des citoyens. « Le gouvernement poursuit ses efforts jusqu’à aujourd’hui en introduisant de nouvelles initiatives pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens, notamment l’exonération de la TVA sur l’eau potable, l’assainissement domestique, les médicaments, les fournitures scolaires et d’autres produits de base comme le beurre et le savon », a-t-elle fait savoir . La TVA sur le transport urbain et le transport des passagers et des marchandises par route sera également réduite progressivement de 14% à 10%.
Pour conclure, la ministre est revenue sur l’importance de renverser cette tendance à la hausse. En plus des fonds importants injectés pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens et atténuer les effets de la hausse des prix des matières premières sur les prix domestiques, le gouvernement a pris des mesures pour améliorer les revenus de certaines catégories de la population, notamment celles à faible revenu, en lançant des aides directes pour les catégories vulnérables et en généralisant la protection sociale.