Durant la première audience tenue mercredi 7 février, le procureur a déclaré que le suspect aurait été en possession de près de 1 000 documents. Il présume que certains auraient été partagés avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED) au Maroc.
Les autorités néerlandaises ont arrêté le mis en cause à l’aéroport de Schiphol, en octobre 2023, alors qu’il se rendait au Maroc. A son domicile, les perquisitions auraient permis mettre la main sur 300 supports de données, contenant 65 téraoctets de données, soit l’équivalent de près de 11,5 milliards de pages A4.
Pour le procureur, ce chiffre est « incroyablement élevé » et analyser les éléments saisis a nécessité un « travail colossal », indique De Telegraaf. Les enquêteurs ont révélé que lors de son arrestation, le prévenu avait sur lui plusieurs supports de données suggérant qu’il aurait cherché à les acheminer vers le Maroc.
Selon les enquêteurs, le mis en cause se serait rendu fréquemment au Maroc. En plus, il aurait pris part à des réunions avec des membres des services secrets marocains, indique le ministère public néerlandais. Les services de renseignement et de sécurité néerlandais affirment avoir découvert les noms de quatre employés de la DGED, qui auraient eu des échanges avec Abderrahim M. Ces contacts auraient également été retrouvés sur le téléphone du concerné, assure le journal néerlandais.
L’enquête a débuté en octobre, lorsque les renseignement néerlandais ont appris que depuis son lieu de travail, le prévenu aurait imprimé des informations classifiées pour les emporter chez lui. En cas de culpabilité, le concerné encourt une peine de quinze ans de prison. Des images de vidéosurveillance auraient montré l’homme en train d’imprimer des informations classifiées, provenant des systèmes NCTV, avant de les mettre dans son sac. « Le décompte s’élève désormais à 928 documents étatiques secrets, dont 345 émanant de l’AIVD et 65 du service de renseignement militaire du MIVD », selon les investigations. Pour sa part, Me Bart Nooitgedagt, avocat du prévenu, soutien que la loyauté son client envers les Pays-Bas est sans équivoque, selon De Telegraaf.
Dans le contexte diplomatique, de telles affaires créent des tensions entre les pays. Ces dernières années, le Maroc et le Pays-Bas ont œuvré à surmonter la période de froid diplomatique, né des critiques de La Haye à l’égard du traitement réservé par Rabat au Hirak rifain.