« Selon des sources des services de renseignement, une dizaine de Sahraouis nés dans les camps de Tindouf (Algérie) ont participé au programme Vacances en paix qui permet aux enfants de passer l’été en Espagne, loin des conditions difficiles du désert et des camps de réfugiés. C’est pourquoi ils parlent couramment l’espagnol », lit-on dimanche dans les colonnes de La Vanguardia.
Les services de renseignement alertent également sur la montée en puissance d’éléments du Polisario dans les postes de commandement de groupes terroristes au Sahel, tels que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
Ces révélations interviennent trois jours après l’arrestation de deux Sahraouis, originaires des camps de Tindouf, soupçonnés d’activités terroristes en Espagne.
Avant d’être tué en 2021 par l’armée française au Mali,, Adnane Abou Walid al-Sahraoui avait recruté des dizaines de jeunes des camps de Tindouf pour servir son organisation terroriste, État islamique au Grand Sahara. Abou Houzeifa, alias Hugo, tué en avril 2024 par l’armée malienne, était l’un d’eux.
La Vanguardia a provoqué la colère des partisans du Polisario en Espagne. « Nous tenons à exprimer notre profonde préoccupation et notre condamnation de la publication ce dimanche 8 juin d’articles dans La Vanguardia, écrits par Enric Juliana et Joaquín Vera, qui, sous couvert d’analyse géopolitique, reprennent sans réserve le discours officiel marocain et le récit de la peur, criminalisant indirectement la cause sahraouie », rapporte un média des séparatistes.
En Espagne, la police basque a procédé à l’arrestation, mercredi dans la région d’Alava, de deux jeunes sahraouis originaires des camps de Tindouf. Ils sont accusés de « collaboration avec des organisations djihadistes» et d’«apologie du terrorisme ». Les deux suspects ont comparu, vendredi, devant un juge d’instruction spécialisé dans les affaires de terrorisme près du tribunal de l’Audience Nationale de Madrid. À l’issue de l’audience, le magistrat a décidé de maintenir l’un des deux présumés terroristes en détention, tandis que l’autre a été libéré sous conditions.
Il est à noter que les rares médias espagnols ayant relayé cette arrestation, notamment ceux de la région du Pays basque, ont omis de mentionner les origines des personnes interpellées.