Dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs soldats israélien ont été blessés suite à la chute d’un missile anti-char en provenance du Liban contre la colonie de Metulla. Un hélicoptère militaire a atterri à l’hôpital Rambam à Haïfa avec des blessés à bord suite à cette opération.  Les signes sur le front libano-israélien, qui s’étend sur 120 km, montrent des risques croissants d’une conflagration d’envergure entre le Hezbollah et l’armée israélienne, qui s’affrontent quotidiennement depuis le 8 octobre.

Les attaques lancées par le Hezbollah visent des cibles militaires de plus en plus éloignées de la ligne du front et la puissance de feu qu’il déploie est de loin supérieure à celle des premiers mois du conflit. Dimanche, un escadron de drones suicides a été lancé contre le quartier général de la 91ème division israélienne, Ayelet Hashahar, dans la région de Safad en Haute Galilée, à plus de 10 km de la frontière.  Un communiqué du Hezbollah explique que cette attaque est une riposte à un raid mené samedi par l’aviation israélienne dans la localité d’Al-Khiyara dans la plaine orientale de la Bekaa, tuant un responsable de la branche armée des Frères musulmans libanais, alliés du Hamas. « Un responsable des forces al-Fajr de la Jamaa Islamiya, Ayman Ghotmeh, a été tué dans une frappe israélienne à Khiara, dans la Bekaa occidentale », a rapporté l’AFP. Durant la guerre civile libanaise, la Jamaa Islamiya a fondé une branche armée, les Forces al-Fajr, pour combattre l’invasion israélienne du Liban, rappelle-t-on. Cinq autres attaques aux drones, à l’artillerie et aux roquettes contre des positions israéliennes ont également émaillé l’action de la résistance libanaise.

Le correspondant d’Al-Manar a expliqué que « la caserne Branit est le principal QG de la 91e division de Galilée, dirigée par le colonel Shai Calbert, et que le ciblage par la Résistance du nouveau QG de cette division à Ayelet signifie que la Résistance ne s’est pas contentée de déplacer les colons, mais également des dirigeants et des officiers de l’armée sioniste qui ont été expulsés de leurs principales bases après leur destruction par les missiles Burkan ». La caserne de Branit se trouve à 900 mètres de la frontière, tandis que la nouvelle base Ayelet se situe à 10 kilomètres de la frontière.

La Résistance a également répondu à l’assassinat perpétré par l’ennemi israélien dans la localité d’Al-Khiyara, en lançant une attaque aérienne aux drones d’assaut contre le QG du bataillon Al-Sahel dans la caserne de Beit Hilal, tuant et blessant des officiers et soldats. Et puis le dimanche vers 17h15, la Résistance a ciblé avec des missiles le site de Ramtha et d’Al-Samaqa dans les collines libanaises occupées de Kfarchouba. Par ailleurs, le Média militaire du Hezbollah a diffusé une vidéo de son opération visant un bâtiment où étaient stationnés des soldats ennemis, dans la colonie de Metulla, au nord de la Palestine occupée.

L’artillerie et l’aviation israéliennes étaient également très actives ce dimanche. Une dizaine de régions et de localités libanaises ont été prises pour cible dans différents secteurs du Sud-Liban.

Dans ce contexte de tensions toujours croissantes à la frontière, AP affirme que des milliers de combattants issus de groupes soutenus par l’Iran au Moyen-Orient seraient prêts à prendre le chemin du Liban si le conflit contre Israël se dégénère en une guerre ouverte. L’agence US cite des responsables de factions soutenues par l’Iran et des analystes. Des informations que le chef du Hezbollah avait déjà mentionnées. Dans un discours mercredi, Sayed Hassan Nasrallah avait indiqué que des dirigeants militants d’Iran, d’Irak, de Syrie, du Yémen et d’autres pays avaient déjà proposé d’envoyer des dizaines de milliers de combattants pour aider le Hezbollah, Mais il a ajouté que le groupe comptait déjà plus de 100 000 combattants : « Nous leur avons dit merci, mais nous sommes dépassés par nos effectifs », a déclaré H. Nasrallah.

Les craintes d’une guerre ouverte entre le Hezbollah et Israël, ont poussé le Koweït à demander à ses ressortissants à quitter le Liban « dès que possible ». Des médias israéliens ont de leur côté rapporté que le Canada se préparait à l’évacuation potentielle de 45 000 de ses citoyens du Liban. Samedi, l’armée israélienne a attaqué pour la première fois Saïda, troisième ville du Liban, située à 45 km au sud de Beyrouth. Un drone a tiré deux missiles qui ont provoqué de profonds cratères à l’entrée sud de la ville, et entraîné un mouvement de panique au sein de la population.

Le Hezbollah a diffusé un nouveau clip vidéo intitulé « Aux personnes intéressées », révélant des emplacements stratégiques de l’entité israélienne avec leurs coordonnées. La vidéo comprend des images de ces sites vitaux et de leurs emplacements. Elle rappelle la déclaration du secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, dans son dernier discours : « Si ‘Israël’ impose une guerre au Liban, la résistance combattra sans réserve, ni règle ni plafonds ». Elle est traduite en hébreu et en anglais. Et sa mise en garde: « Quiconque envisage la guerre contre nous le regrettera »

Cette vidéo s’inscrit dans le cadre des messages lancés contre les menaces israéliennes d’une guerre totale contre le pays du cèdre. Une première la vidéo avait révélé le mardi 18 juin les images aériennes des centres militaires et civils israéliens névralgiques dans la région de Haïfa, filmés par le drone Hodhod (Huppe fasciée).

Dans la nouvelle vidéo, le Hezbollah a délibérément placé les coordonnées de latitude et de longitude en plusieurs points en direction de la mer et a adopté une ambiguïté intentionnelle, s’abstenant de préciser leur nom, insinuant que la vidéo est un message que seuls les décideurs et les départements concernés en Israël peuvent comprendre.

Aussitôt diffusée, les médias israéliens ont commenté via des experts militaires et stratégiques le contenu de la vidéo. Selon les médias militaires, la vidéo comprend une menace officielle du Hezbollah contre le siège du ministère de la Sécurité à Tel Aviv et plus précisément contre la Kyria à Tel Aviv où se trouve le complexe du ministère de la Sécurité, lequel comprend le quartier général de l’état-major.

Toujours selon les médias israéliens, on peut voir dans la vidéo Haïfa et les sites que le Hezbollah a inclus dans sa nouvelle banque de cibles. Déchiffrant le nom de ces sites, ils ont énuméré le port d’Ashdod, les raffineries de pétrole de Haïfa, l’aéroport Ben Gourion, le port de Haïfa, une base de fabrication de satellites militaire, des bases militaires dans la région de Yahud et la centrale nucléaire israélienne Dimona.

Beyrouth, « ligne rouge »

A rappeler qu’Ali Hamieh, ministre libanais des Travaux publics et des Transports, a vivement critiqué le Daily Telegraph après la publication d’un rapport prétendant que le Hezbollah entreposerait des armes au sein de l’aéroport de Beyrouth, rejetant ces allégations comme infondées. Face aux médias, le ministre a déploré, le manque de transparence du journal dans le traitement de ce rapport sur le prétendu stockage d’armes à l’aéroport de Beyrouth, s’appuyant sur des informations provenant de sources non identifiées.

Il a annoncé qu’une action en justice serait engagée contre le journal britannique pour ces accusations. En ce sens, le ministre libanais a déclaré que « depuis des années, l’aéroport de Beyrouth fait l’objet d’une campagne de dénigrement nuisant à la réputation du Liban, tout en étant régulièrement soumis à des interférences israéliennes ». De plus, A. Hamieh a souligné que l’Association du transport aérien avait formellement démenti les informations rapportées par le « Daily Telegraph« .

Le journal britannique avait cité des sources internes à l’aéroport principal de Beyrouth, affirmant que le Hezbollah entreposait d’importantes quantités d’armes, de missiles et d’explosifs iraniens sur place. Ces allégations ont alimenté des inquiétudes quant à la sécurité de l’aéroport Rafic Hariri, situé à seulement quatre miles (6.44 km) du centre-ville, susceptible de devenir une cible militaire stratégique. La résistance libanaise a assuré que Beyrouth était une « ligne rouge » à ne pas transgresser, rapporte la chaine Al Mayadeen.

Comments are closed.

Exit mobile version