Le président russe a affiché mardi son entente avec les pays des Brics, lors du sommet de ce groupe auquel appartiennent notamment la Chine et l’Inde.
Le président chinois Xi Jinping a salué la solidité des liens bilatéraux entre la Chine et la Russie dans un contexte international qualifié de « chaotique ». Lors de leur rencontre en marge du sommet des Brics, Xi Jinping a déclaré : « Le monde subit des changements profonds, sans précédent depuis un siècle. La situation internationale est chaotique et compliquée mais je suis fermement convaincu que l’amitié profonde qui unit la Chine et la Russie de génération en génération ne changera pas ». Il a également mis en avant la longue histoire de coopération diplomatique entre Pékin et Moscou, soulignant que cette relation continue de s’approfondir dans divers domaines stratégiques. Il a notamment insisté sur le fait que les liens entre les deux pays ont « contribué au bien-être de leurs peuples respectifs et à la défense de l’équité et de la justice internationales ». Concernant le conflit russo-ukrainien, il a réitéré l’appel de la Chine à des pourparlers de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, y compris l’Ukraine. Toutefois, Pékin n’a jamais condamné Moscou pour son invasion de l’Ukraine, entamée en 2022, et les relations économiques, diplomatiques et militaires entre les deux puissances se sont même renforcées depuis cette date.
Lors du rendez-vous de Kazan, l’Inde et la Chine affirment avoir trouvé un accord concernant les patrouilles le long de leur frontière disputée dans l’Himalaya. Cette annonce a lieu quatre ans après des affrontements meurtriers dans la région et juste avant l’ouverture du sommet des Brics en Russie. Les relations entre les deux pays étaient, depuis, au plus bas, décrites en septembre 2024 comme « pas terribles » par le ministre des Affaires étrangères indien, qui jugeait encore que l’Inde avait un « problème Chinois ».
L’accord annoncé lundi 21 octobre concerne la répartition des patrouilles sur la « ligne de contrôle », une zone tampon ou les deux pays n’ont pas le droit d’entrer avec des armes. Il ne règle pas le différend frontalier mais vise à calmer la surenchère dans la région. L’Inde reproche notamment à la Chine de construire des villages de peuplement collés à la ligne, ce qui est considéré comme une provocation.
Cette détente affichée au moment où s’ouvre le sommet des Brics ne doit rien au hasard. L’Inde et la Chine portent deux visions différentes pour le club des pays du Sud. Les rencontres entre Xi J. et N. Modi y sont toujours particulièrement scrutées. Avec cet accord les deux géants veulent montrer que cette rivalité n’est pas insurmontable.
Le Premier ministre indien a également pris la parole lors du sommet pour plaider en faveur d’un retour rapide de la paix en Ukraine. Bien que l’Inde n’ait pas condamné l’invasion russe, N. Modi a insisté sur l’importance de résoudre les conflits par des moyens pacifiques. « Nous croyons que les conflits ont vocation à être résolus uniquement pacifiquement. Nous soutenons totalement les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité », a déclaré le dirigeant indien face au président russe. De son côté, V. Poutine a salué « le partenariat stratégique » entre la Russie et l’Inde. « Les relations russo-indiennes constituent un partenariat stratégique particulièrement privilégié et continuent de se développer activement », s’est félicité le leader russe lors d’une brève déclaration diffusée à la télévision russe.
Dans une volonté de se montrer toujours plus entouré, notamment des pays dits du « Sud-Global », le président a également rencontré son homologue d’Afrique du Sud qui a qualifié le président russe d’« allié » et même d’« ami précieux ». « Nous sommes certains que vous serez en mesure de présider la réunion et le sommet afin que les Brics, dans leur version élargie, continuent à se renforcer », a-t-il dit. V.Poutine a quant à lui affirmé la proximité entre les deux pays : « La Russie et l’Afrique du Sud coordonnent dans une large mesure leurs efforts sur la scène internationale, dans le but de créer et de façonner un ordre mondial multipolaire juste. Et, bien sûr, la Russie attache une importance particulière au renforcement des relations avec les pays du continent africain ».
Le président russe doit encore s’entretenir avec le président turc Recep Tayyip Erdogan – dont le pays, membre de l’Otan, a demandé à rejoindre les Brics – et avec le président iranien Massoud Pezeshkian.
