Ces référents, qui existent déjà dans certains établissements, seront chargés « de la prévention, de la détection et du traitement » des faits de soi-disant antisémitisme et de racisme.
Tous les députés de La France insoumise et la majorité des groupes écologiste et communiste ont voté contre le texte.
Le texte prévoit par ailleurs que soient passibles d’une sanction disciplinaire « les faits d’antisémitisme, de racisme, de discrimination », mais aussi par exemple « les faits susceptibles de porter atteinte à l’ordre ou au bon fonctionnement de l’établissement ».
Une formule « volontairement floue », a dénoncé Marie Mesmeur, députée LFI. « Comment être certain qu’elle ne s’attaque pas aux affichages, aux pétitions, aux sit-in, bref à toutes les formes traditionnelles de mobilisation syndicale et étudiante ? »
Une inquiétude relayée par le communiste Nicolas Sansu, qui dit redouter que ces dispositions visent à « instaurer une approche répressive à l’égard des manifestations et actes politiques dans l’enseignement supérieur ».
Plusieurs acteurs du monde universitaire ont également exprimé des inquiétudes sur les conséquences du texte. Des syndicats d’enseignants et d’étudiants ont alerté sur un risque de restriction de la liberté académique et de sanction des mobilisations critiques de la politique israélienne.
Le groupe LFI–NFP a condamné « avec la plus grande fermeté » l’adoption de cette proposition de loi. Les députés insoumis dénoncent un texte voté « avec l’aide de l’extrême droite », alors que « de nombreux députés RN sont présents dans des groupes Facebook faisant l’apologie de l’antisémitisme ». Selon eux, la loi « vise à réprimer les mobilisations », en particulier celles « en soutien à la Palestine », à travers des sanctions jugées « disproportionnées » et fondées sur des « motifs arbitraires ».
Le groupe ajoute que « la communauté universitaire a unanimement alerté sur les graves dérives résultant de ce texte ».
Tout en réaffirmant son engagement contre l’antisémitisme et le racisme, LFI–NFP accuse le gouvernement d’instrumentaliser cette lutte pour « restreindre la liberté d’expression » et « museler les mobilisations étudiantes ».
Le groupe annonce qu’il saisira le Conseil constitutionnel, estimant que le texte méconnaît « les principes de clarté, d’intelligibilité et de sûreté » de la loi.
Pour rappel, depuis la reprise des agressions israéliennes contre Gaza le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les bombardements israéliens ont couté la vie à 6 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 57 000 martyrs, depuis le début de la guerre génocidaire le 7 octobre 2023. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes.