Fait rarissime, A. Boukhari, ancien membre du Cabinet d’études et de documentation (CAB1), service de renseignement marocain dans les années 1960 monté avec la coopération agissante de la CIA et du Mossad, assure-t-il, a brisé le silence en mettant sous presse en 2001, « Le Secret », livre où il livrait des éléments inédits sur l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka en 1965, à Paris.
Ses déclarations avaient relancé l’intérêt pour cette affaire d’État restée sans réponses, impliquant à la fois des agents marocains, des membres des services français et des figures du grand banditisme. Il avait notamment affirmé que l’opposant marocain avait été transféré à Rabat et mort sous la torture, avant que son corps ne soit dissout dans une cuve d’acide.
À travers ses prises de parole (jusqu’au dernier souffle de sa vie il racontait les tribulations de son parcours) et ses écrits, A. Boukhari a contribué jeter la lumière sur les angles morts de l’histoire du Royaume. Ses confessions ont suscité de vives réactions parmi les acteurs de la chose publique dans le pays.