Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie, a assuré à la place du ministre de la Santé dont l’aphonie soulève bien des interrogations, que « trente médicaments vitaux ont manqué l’année dernière ». Un aveu de faiblesse qui prend une autre dimensions lorsqu’on sait que la situation ne semble pas s’améliorer. Ainsi, des langues se délient pour dénoncer une situation inédite. Dr Tayeb Hamdi, vice-président de la Fédération nationale de la Santé, alerte sur l’ampleur du problème. « Cela concerne les antibiotiques, des médicaments de cardiologie, de cancérologie, de neurologie, de psychiatrie… Aucun produit n’échappe à la pénurie, un jour ou l’autre », lâche-t-il.
Bien que le Maroc produise entre 70 et 80 % de ses besoins en médicaments, il reste dépendant des importations et des fluctuations du marché international, rendant la gestion des stocks particulièrement complexe. « Le marché pharmaceutique marocain étant relativement restreint, les laboratoires étrangers privilégient d’autres marchés plus rentables », explique le spécialiste.
Pour atténuer ces tensions, plusieurs solutions sont envisagées : renforcer l’industrie pharmaceutique nationale, améliorer la communication entre les professionnels de santé et mettre en place des stocks stratégiques. Mais un autre défi se profile : la généralisation de la protection sociale, qui risque d’accentuer encore la demande en médicaments.