Le ministre chinois des Affaires étrangères a dénoncé auprès de son homologue libanais Abdallah Bou Habib les « attaques aveugles » contre les civils, après les bombardements de lundi au Liban-Sud et dans la Békaa. « Nous prêtons une attention particulière à l’évolution de la situation régionale, en particulier aux récentes explosions d’équipements de communication au Liban et sommes fermement opposés aux attaques aveugles contre les civils », a indiqué lundi Wang Yi lors d’un entretien bilatéral à New York, en ajoutant que Pékin serait « toujours aux côtés » du Liban dans la sauvegarde et la sécurité du Liban., selon un communiqué de son ministère diffusé mardi.

La France, qui a une relation historique avec le Liban, a appelé à une réunion au Conseil de sécurité de l’ONU et diligenté une mission pilotée par Jean Yves Le Drian à Beyrouth. « Suite aux frappes ayant fait des centaines de victimes aujourd’hui au Liban, j’ai demandé que soit organisée cette semaine une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU », a exhorté Jean-Noël Barrot, nouveau ministre français des Affaires étrangères.

Soutien inconditionnel d’Israël, Joe Biden a déclaré en marge d’une rencontre avec Mohamed ben Zayed al-Nahyan, président des Émirats arabes unis (EAU), que les membres de son équipe étaient en contact permanent avec leurs homologues. « Nous travaillons à une désescalade de manière à permettre aux gens de rentrer chez eux en toute sécurité », a-t-il ajouté. Alias MBZ n’ignore pas que Loyd Austin, chef du Pentagone, avait assuré Israël du soutien apporté par l’Amérique à la défense d’Israël.

Aux Nations unies, Antonio Guterres a sonné l’alarme. « Le secrétaire général est très sérieusement inquiet par l’escalade de la situation le long de la frontière. Il est très préoccupé par le grand nombre de victimes civiles. Il n’y a pas de solution militaire qui aujourd’hui rendrait un pays plus sûr », a affirmé Stéphane Dujarric, son porte-parole. Lors d’une brève interview à CNN le 22 septembre, A. Guterres avait alerté quant au fait que le Liban puisse devenir « un autre Gaza » à mesure que s’intensifie le conflit armé entre Israël et le Hezbollah. Les forces internationales au sud du Liban – FINUL, ont exprimé « leur profonde inquiétude quant à la sécurité des civils dans le sud du Liban, au milieu de la campagne de bombardement israélienne la plus intense depuis octobre dernier ». La Finul a indiqué, dans un communiqué, que son chef de mission et commandant en chef, le général Aroldo Lazaro, a mené des contacts « avec les parties libanaise et israélienne », soulignant « l’urgence de réduire l’escalade ».

La Finul a ajouté que « toute nouvelle escalade de cette situation dangereuse pourrait avoir des conséquences considérables et dévastatrices, non seulement pour ceux qui vivent des deux côtés de la Ligne bleue, mais aussi pour la région dans son ensemble ». Les forces internationales de l’ONU ont souligné que « les attaques contre les civils constituent non seulement des violations du droit international, mais peuvent également constituer des crimes de guerre », appelant à « donner la priorité à la vie des civils et à garantir qu’ils ne soient pas exposés à des dommages ». La Finul a réaffirmé la nécessité de « s’engager pleinement à nouveau en faveur de la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui est désormais plus importante que jamais pour s’attaquer aux causes sous-jacentes du conflit et assurer une stabilité durable ».

L’Iran n’a pas manqué de réagir. Dans un communiqué, la diplomatie iranienne « a fermement condamné les frappes aériennes israéliennes meurtrières sur plusieurs zones résidentielles du sud du Liban, qui ont coûté la vie à des dizaines de civils », a rapporté le média Tasnim. Téhéran a de plus vivement critiqué l’inaction et le silence des États-Unis et de plusieurs pays occidentaux. Nasser Kanaani, porte-parole du gouvernement iranien, a également qualifié ces attaques « d’exemple flagrant de menace à la paix et à la sécurité régionales et internationales ». Le président iranien Masoud Pezeshkian a affirmé lundi que « son pays dispose des capacités nécessaires pour frapper « Israël », soulignant que la réponse « aura lieu au moment opportun ». Lors d’un point de presse à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, Pezeshkian a déclaré : « l’entité sioniste temporaire a répondu à tous les appels à la retenue et les négociations par une escalade encore plus insensée ». Il a ajouté que la solution pour la sécurité et la stabilité de la région est « que l’entité sioniste temporaire mette fin à ses crimes à Gaza, au Liban et dans le reste des pays », notant que « les politiques américaines soutiennent et encouragent l’entité sioniste criminelle dans sa guerre ouverte, alors que les actions de Washington contredisent ses mots. »

L’Arabie saoudite, qui considérait encore hier le Hezbollah comme une organisation terroriste et qui a délaissé depuis plusieurs années le Liban, a également condamné les bombardements israéliens. « Le Royaume d’Arabie Saoudite suit avec une grande inquiétude l’évolution des événements sécuritaires qui se déroulent sur le territoire libanais et renouvelle son avertissement sur le danger de propagation de la violence dans la région et les graves répercussions de l’escalade sur la sécurité et la stabilité de la région », a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cité par le média saoudien Al-Arabyia.

L’Irak a appelé, de son côté, à une « réunion urgente » des pays arabes en marge de l’Assemblée générale de l’ONU afin de « stopper Israël ». Le bureau de la plus haute autorité religieuse chiite en Irak, Sayyed Ali al-Sistani, a exprimé « la solidarité de l’autorité religieuse suprême avec les Libanais et sa sympathie pour eux dans leurs grandes souffrances », appelant Dieu à  « prendre soin d’eux et les protéger du mal des méchants et des complots des impies en ces jours difficiles que les Libanais traversent ». L’autorité a conclu en appelant à « tout mettre en œuvre pour mettre fin à l’agression israélienne et protéger le peuple libanais de ses effets dévastateurs », appelant à faire « tout ce qui contribue à alléger leurs souffrances et à assurer leur aide humanitaire. »

La Jordanie et l’Égypte ont mis en garde contre les risques d’une régionalisation du conflit.

En Amérique du Sud, Caracas, fidèle allié de l’Iran et soutien des mouvements propalestiniens au Moyen-Orient, a également condamné les attaques israéliennes sur le Liban. La diplomatie vénézuélienne a qualifié les raids de Tsahal de « continuité de l’agression du sionisme sauvage au Moyen-Orient ».

Le numéro un du mouvement yéménite Ansarullah sayed Abdel Malek Badreddine al-Houthi avait condamné samedi les attaques terroristes israéliennes perpétrées via les appareils de communication pendant cette semaine et les raids israéliens sur la banlieue sud de Beyrouth. « Les crimes israéliens contre le Liban sont une attaque de masse contre les gens et un crime de génocide contre des milliers de Libanais », a-t-il déclaré lors d’une intervention télévisée en commémoration de la révolution du 21 septembre, en commentant les explosions imputées à l’entité sioniste des bipeurs Pagers et les talkies-walkies les mardi et mercredi dernier, puis le raids israéliens de vendredi sur la banlieue sud de Beyrouth qui ont causé la mort de 70 personnes et blessé des milliers, selon le ministère libanais de la Santé. « Cette orientation agressive, barbare et sauvage de l’ennemi israélien montre chaque jour et avec chaque crime que c’est un ennemi avec lequel il n’y a aucune solution que de s’en débarrasser », a-t-il affirmé. « L’ennemi israélien constitue une menace réelle pour toutes les sociétés humaines », a-t-il assuré.

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne a exprimé, mardi, son inquiétude face au nombre alarmant de victimes des attaques israéliennes répétées au Liban, appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir et les deux parties à mettre en place un cessez-le-feu. « Le bilan des frappes israéliennes au Liban est alarmant. Les derniers chiffres font état de plus de 500 victimes, dont 50 enfants », a écrit Josep Borrell, sur le départ, sur X. J. Borrell a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à « jouer son rôle », déclarant qu’« il est urgent de mettre un terme à l’escalade de la guerre. Les deux parties doivent mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat ».

La communauté internationale a mis en garde contre ces frappes qui ont tué plus de 41 400 palestiniens de la Bande de Gaza, principalement des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre dernier. La communauté internationale a mis en garde contre les frappes au Liban, qui risquent d’étendre le conflit de Gaza à l’ensemble de la région.

Rappelons qu’au moins 492 Libanais sont tombés en martyrs dont 35 enfants et 58 femmes et 1.645 autres ont été blessés, selon un bilan du ministère libanais de la Santé.

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