Saadeddine El Othmani, ex-chef du gouvernement islamiste, a réagi à l’annonce, en exprimant sa « grande joie » de voir les journalistes Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raïssouni remis en liberté, en plus des militants Reda Taoujni et Youssef El Hirech. « C’est une grande fête nationale avec laquelle se réjouissent les défenseurs de droits et tous ceux qui tiennent à la nation », a-t-il noté. Alors que Mostapha Ramid, ex-ministre de la Justice, s’est félicité dans un statut de la décision royale « attendue par les uns et inenvisageable pour d’autres ». « Le roi a accordé sa grâce à plusieurs personnes : journalistes, militants politiques et autres, à l’occasion de la glorieuse Fête du trône », s’est félicité ce cador du PJD tout en ajoutant que « ceux qui aiment Sa Majesté, et j’en fais partie, ont le droit d’être fiers de sa sagesse et il est du devoir de reconnaître cette dernière ».
Mohamed Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a écrit sur sa page Facebook que cette grâce constitue « une très bonne nouvelle reçue avec une profonde joie et une grande émotion ». « C’est la grâce royale d’un certain nombre de noms au sein du corps professionnel journalistique », s’est-il félicité. « Au vu de cette généreuse initiative royale à forte connotation droitdelhommisme, nous ne pouvons qu’exprimer notre gratitude à Sa Majesté le Roi pour sa réponse aux appels des forces démocratiques et des droits humains, tout en félicitant les concernés pour ce pas conséquent, alors que le peuple marocain célèbre la Fête du trône à ses 25 ans d’acquis du règne du souverain », a-t-il encore relevé. Avant de conclure que les espoirs alignés sur la volonté royale seraient «toujours portés sur un Maroc meilleur, où prospèrent développement et démocratie, où l’espace des libertés et des droits humains s’élargit».
De son côté, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) considère cette libération comme « un acquis important obtenu grâce à la lutte collective des mouvements démocratiques et des droits humains, nationaux et internationaux ». Toutefois, relève-telle, « notre joie à tous restera incomplète, tant que tous les détenus politiques et d’opinion ne seront pas libérés dans notre pays, notamment ceux du Hirak du Rif et de Figuig, les blogueurs et autres ». Et de réitérer ses appels à « vider les prisons de tous les détenus politiques et d’opinion, de façon à clore définitivement le dossier des détentions politiques dans notre pays ».
Quant à la Jemaa, elle déclare avoir bénéficié, « comme nombre de Marocains » d’une « grâce qui concerne de nombreux détenus d’opinion, politiques et opposants à la normalisation ». « Nous saluons cette étape, surtout dans ces circonstances, et nous félicitons toutes les personnes qui libérées qui recouvrent leurs droits légitimes, compte tenu du contexte de leurs procès, des accusations fabriquées contre eux, et le recours du pouvoir judiciaire et des institutions à une vindicte à leur encontre, découlant sur des souffrances morales, matérielles et sociales pour eux-mêmes, leurs familles, leurs proches et leurs amis », lit-on dans le communiqué adliste. Lequel estime que cette étape resterait « inachevée », si elle n’incluait pas « tous les autres détenus remplissant les mêmes conditions, notamment ceux du Hirak du Rif et l’ancien bâtonnier Mohamed Ziane, en plus de garantir que ces drames ne se reproduiront pas, grâce à un pouvoir judiciaire indépendant et garant du procès équitable ».
Aussi, elle estime que l’étape visant à « nettoyer » les prisons des « détenus politiques » est « nécessaire », dans le cadre de « mesures d’accompagnement visant à parvenir à une large réconciliation nationale qui renforce l’unité du front intérieur face aux défis croissants ». Ce processus, précise-t-on, ouvrirait la voie « à tous les Marocains» pour « servir leur pays et relever les défis du développement, de la démocratisation et de la justice ».
Annoncé lundi 29 juillet, la grâce royale a été accordée à 2 476 personnes. Outre les trois journalistes Omar Radi, Taoufik Bouachrine et Soulaimane Raïssouni, Reda Taoujni, Youssef El Hirech, Imad Stitou, Afaf Bernani, Hicham Mansouri, Abdessamad Ait Aicha et Saida El Alami sont concernés. Au même titre que des blogueurs et activistes opposés à la normalisation avec Israël.
Réagissant à l’annonce de la grâce royale qui a bénéficié notamment à des journalistes et à des activistes au Maroc, Reporters sans frontières (RSF) s’est félicitée de ces libérations. Dans une première réaction sur ses réseaux sociaux, l’ONG a souligné que cette initiative concernant Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raïssouni, entre autres, marquait « un grand pas pour la liberté de la presse » dans le pays.
Mardi, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) n’a pas manqué de féliciter les journalistes remis en liberté, ainsi que « l’ensemble des personnes qui ont bénéficié de la grâce royale », leurs familles et leurs proches. Dans un communiqué, l’instance professionnelle a par ailleurs réitéré son « engagement sérieux » dans le développement de la presse nationale, outre « le renforcement de l’espace des libertés » et des droits humains, ainsi que « la consolidation des acquis professionnels » et démocratiques sous la conduite royale.