L’hôte du Palais El Mouradia a nié que son pays livre des armes au Polisario. « Les Sahraouis réclament des armes que nous nous préservons de leur donner pour le moment », a-t-il déclaré. Il a souligné également que la fantomatique RASD est membre de l’Union africaine. Il s’est félicité que « la justice internationale et européenne reconnaisse progressivement les droits du peuple sahraoui », en référence aux arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), rendus le 4 octobre 2024.

Le chef de l’Etat algérien a résumé les relations avec le Maroc, rompues depuis août 2021, à « un jeu d’échecs où nous sommes contraints de répondre à des actes que nous jugeons hostiles ». Il a dénoncé les « visées expansionnistes du Maroc » et les exercices militaires que les Forces armées royales (FAR) effectuent avec l’armée israélienne près de la frontière avec l’Algérie. « Ce qui est contraire à la politique de bon voisinage », a-t-il estimé.

Le président algérien n’a pas manqué de complimenter le nouveau locataire de la Maison-Blanche. Il a affirmé que les relations avec Donald Trump sont bonnes, et ce depuis son premier mandat. « Lorsque j’ai été élu en 2019, il m’a envoyé une lettre pour me féliciter quelques heures après les résultats, alors que le président Macron a mis quatre jours pour prendre acte de mon élection », a-t-il noté. Il a rappelé, à cet égard, qu’à l’époque de la colonisation, les États-Unis avaient inscrit la question algérienne à l’ordre du jour des Nations unies. En signe de reconnaissance de cet appui, le président Ahmed Ben Bella s’était rendu à Washington, en octobre 1962, soit quatre mois après l’indépendance de l’Algérie, où il a eu des entretiens avec John Kennedy, son homologue américain. A. Tebboune a également souligné que les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir une ville qui porte le nom de l’Émir Abdelkader. Il s’est félicité aussi des projets réalisés en Algérie par des groupes américains, notamment dans les hydrocarbures.

Contrairement aux « avertissements » qu’il a dit avoir adressés à E. Macron sur la question du Sahara occidental, le chef d’État algérien a fait l’impasse sur la reconnaissance par D. Trump de la marocanité du Sahara, le 10 décembre 2020. Comme il n’a pas souhaité condamner ou même critiquer l’intention du locataire de la Maison Blanche de « nettoyer Gaza de sa population » palestinienne, estimant que l’expression du président des États-Unis était « malheureuse ».

Dès septembre 2024, l’Algérie s’est empressée de confier la défense de ses intérêts aux États-Unis à un cabinet de lobbying à la fois proche des Républicains et d’Israël.

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