« Ce n’est pas aujourd’hui notre intérêt de discuter avec les responsables russes puisque les communiqués qui sortent, les comptes-rendus qui en sont faits sont mensongers », a déclaré Stéphane Séjourné aux médias France24 et RFI depuis Abidjan. Une conversation téléphonique inattendue, à l’initiative de la France, avait eu lieu le 3 avril entre les ministres de la Défense Sébastien Lecornu et Sergueï Choïgou. S. Lecornu avait, selon le communiqué du ministère, « appelé la Russie à cesser toute instrumentalisation » de l’attentat de Moscou en accusant l’Ukraine, Sergueï Choïgou avait indiqué disposer d’« informations sur une piste ukrainienne dans l’organisation de l’attentat » et ajouté espérer, Kiev ne faisant « rien sans l’approbation des Occidentaux », que les services secrets français n’étaient « pas derrière cela ».
Le lendemain, Emmanuel Macron avait qualifié les propos de S. Choïgou de « baroques et menaçants ».
Avant de pouvoir reparler aux Russes, « il faut peut-être d’abord établir la confiance, peut-être surtout avoir une évolution sur le terrain militaire en Ukraine pour que les relations puissent se renouer. Ce n’est pas le cas encore aujourd’hui », a quant à lui estimé S. Séjourné. Selon ce dernier, la « longue tradition de coopération avec la Russie en matière de terrorisme » est désormais au point mort. « De fait, elle ne continue pas puisque c’était une proposition et le communiqué russe en réalité, en langage russe, propose que nous n’ayons pas de coopération », a-t-il conclu.
Les tensions sont vives entre la France et la Russie depuis plusieurs mois. Moscou dénonce, depuis la mi-janvier et l’annonce de la livraison de 40 missiles supplémentaires à Kiev par E. Macron, l’implication croissante de Paris en Ukraine. Les propos du président français, refusant le 26 février d’exclure l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, n’ont rien arrangé.