« Si M. Poutine peut se rendre en Turquie, cela pourrait être le début d’un nouveau processus. Les années qui viennent de s’écouler en Syrie ont clairement montré à tous la nécessité d’établir une solution permanente », a déclaré le dirigeant turc, faisant référence à la violence et au chaos qui règnent dans ce pays voisin depuis la guerre civile de 2011.
Il a insisté sur le besoin critique de reconstruction et de stabilité de la Syrie, soulignant l’impact des dommages généralisés causés aux infrastructures et des bouleversements sociétaux.
R.T. Erdogan a déclaré que la récente tranquillité régionale sur la question pourrait ouvrir la porte à la paix avec des politiques et des approches exemptes de préjugés. « Le problème est que l’instabilité dans la région offre un espace aux organisations terroristes, en particulier au PKK/PYD/YPG ». L’éradication de ces organisations kurde est aussi « vitale pour l’avenir de la Syrie », a déclaré R.T. Erdogan, qui a plaidé en faveur de l’établissement de fondements démocratiques et d’initiatives de paix inclusives fondées sur le respect de l’intégrité territoriale du pays. « Nous avons toujours tendu et continuerons à tendre la main de l’amitié à notre voisin, la Syrie. Nous sommes prêts à soutenir une Syrie prospère et unifiée, sur la base d’un nouveau contrat social équitable, honorable et inclusif. Tout ce que nous demandons, c’est que la Syrie entame cette grande étreinte et se rétablisse dans tous les domaines », a encore signalé le président turc. Ajoutant que ce ne sont pas les pays, mais « les groupes terroristes tels que le PKK et ses ramifications qui s’inquiètent des liens renouvelés entre Ankara et Damas ».
Après la prière du vendredi à Istanbul, R.T. Erdogan est encore revenu sur les nouvelles perspectives qui s’ouvrent aux relations entre Damas et Ankara. « Il n’y a aucune raison de ne pas établir (des relations avec la Syrie) », a-t-il déclaré aux journalistes. Il a souligné qu’Ankara n’avait ni l’intention ni l’objectif de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Syrie. « Tout comme nous avons autrefois développé des relations entre la Turquie et la Syrie, nous agirons à nouveau ensemble de la même manière », a-t-il ajouté.
Les relations turco-syriennes ont connu un déclin en 1998 lorsque la Türkiye a accusé la Syrie de soutenir le PKK, un groupe terroriste responsable de dizaines de milliers de morts au cours de sa campagne de terreur de plusieurs décennies contre la Türkiye. Les tensions se sont encore aggravées en 2011 avec le début de la guerre civile syrienne et l’afflux de plus de 4 millions de migrants qui en a résulté.
Concernant les attaques incessantes d’Israël à Gaza, qui ont tué plus de 38 000 Palestiniens depuis le 7 octobre 2023, R.T. Erdogan a souligné la nécessité d’une pression collective des pays occidentaux sur Tel-Aviv pour parvenir à un cessez-le-feu définitif. Il a exprimé l’espoir que l’intervention du président américain Joe Biden et les efforts du Qatar conduisent à une trêve durable. Il a ajouté que le renforcement militaire d’Israël dans l’administration chypriote grecque n’avait pas atteint ses objectifs et a souligné l’importance d’éviter toute action susceptible d’aggraver le conflit.