Une fois n’est pas coutume, c’est une source diplomatique algérienne qui a fait fuiter l’information auprès du quotidien espagnol La Vanguardia. Le journal a affirmé qu’Abdellah II « est parvenu à un accord de principe à Alger pour rouvrir, dans les meilleurs délais, le gazoduc Maghreb-Europe (GME), fermé depuis le 31 octobre 2021 ». « Cette réouverture contribuera à réduire la tension politique entre l’Espagne et l’Algérie ayant causé tant de dégâts à des dizaines d’entreprises espagnoles qui, depuis juin dernier, n’ont pas eu accès au marché algérien », poursuit le journal.
Il semble que les efforts du monarque jordanien aient réussi à convaincre les Algériens d’accepter de discuter la perspective d’un dialogue avec le royaume, même si l’heure n’est pas encore à l’optimisme. « Ce n’est pas suffisant pour rétablir la confiance », tempère sous couvert d’anonymat une source diplomatique algérienne. « Nous soutenons la médiation du roi Abdallah pour rouvrir le gazoduc Maghreb-Europe. Je pense que cela peut voir le jour, et ce sera une étape pour normaliser la relation commerciale avec l’Espagne », a-t-elle précisé. La même source diplomatique dit s’attendre à « une rencontre algéro-marocaine en Suisse ».
Ces indiscrétions interviennent deux semaines après le déplacement du Souverain jordanien, les 3 et 4 décembre à Alger, sur « invitation du président Abdelmadjid Tebboune », a signalé l’APS. Une visite pour le moins surprenante puisque le roi jordanien n’avait pas pris part au sommet arabe d’Alger, du 1er et 2 novembre dernier. Outre la question du GME, le monarque jordanien a proposé aux Algériens un agenda devant conduire à une réconciliation entre Rabat et Alger. Mais la source diplomatique algérienne a préféré se focaliser uniquement sur la réouverture du GME, fermé depuis octobre de l’année dernière.
Pour rappel, le président algérien avait affirmé que « l’Algérie n’acceptera aucune médiation avec le Maroc ». « On ne peut pas mettre sur un même pied d’égalité, l’agresseur et l’agressé. L’Algérie n’a pas commis de maladresse, ni attenté à l’unité nationale marocaine, ne serait-ce que par des déclarations », avait-il déclaré. L’hôte du Palais Al Mouradiya a-t-il choisi d’inaugurer une nouvelle ère avec le Royaume ? Seul l’avenir le dira.
En attendant, force est de souligner que l’Arabie Saoudite avait emprunté la même voie que celle inaugurée par le Souverain hachémite sans pour autant réussir à convaincre les Algériens de revoir leur politique marocaine.
