La télévision Al-Masirah, chaîne houthie, a rapporté qu’au moins trois personnes avaient été tuées et onze blessées au cours des attaques. Les sites ciblés comprenaient les centrales électriques de Hezyaz et de Ras Kanatib, les infrastructures militaires dans les ports de Hodeidah, Salif et Ras Kanatib, a ajouté l’armée israélienne, affirmant avoir ciblé des sites « utilisés par les forces houthies pour leurs opérations militaires », à la suite d’un missile lancé par le groupe la nuit précédente vers Israël, qui a été intercepté. Selon le journal israélien Haaretz, des dizaines d’avions israéliens ont participé aux frappes, entraînant la fermeture de l’aéroport international de Sanaa. Auparavant, la télé Al-Masirah avait décrit les attaques comme une « agression sioniste » contre Sanaa.
Pendant ce temps, des vidéos circulant en ligne montrent de la fumée s’élevant de divers endroits à Sanaa, y compris de l’aéroport. Benjamin Netanyahou a commenté l’offensive, déclarant que son armée poursuivrait sa campagne contre les Houthis « jusqu’à ce que le travail soit terminé ». « Nous sommes déterminés à éliminer cette branche du terrorisme de l’axe du mal iranien. Nous continuerons jusqu’à ce que le travail soit terminé », a-t-il déclaré dans une déclaration vidéo, faisant référence à « l’axe de résistance» qui comprend l’Iran et ses alliés régionaux.
De son côté, la chaîne libanaise Al-Mayadeen a dignalé que deux hauts responsables de l’ONU étaient présents à proximité de l’aéroport de Sanaa lorsque celui-ci avait été attaqué par Israël. Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et Julien Harneis, le coordinateur résident des Nations Unies au Yémen, auraient été présents dans des bâtiments voisins, a rapporté Al-Mayadeen, citant ses propres sources. « En outre, le co-capitaine d’un avion de l’ONU a été blessé et transporté à l’hôpital, et deux employés de l’aéroport ont également été tués dans l’attaque », a encore rapporté la même source.
L’attaque survient alors qu’Israël continue de discuter de la possibilité d’une frappe aérienne majeure sur le Yémen en représailles aux attaques des Houthis sur les zones israéliennes. La semaine dernière, des frappes aériennes israéliennes ont également touché des cibles à Sanaa et Hodeidah, ciblant des ports et des infrastructures énergétiques et tuant neuf personnes. Les Houthis, qui contrôlent le nord-ouest du Yémen et la capitale Sanaa, ont lancé plusieurs attaques de drones et de missiles contre Israël après l’attaque dévastatrice de ce dernier sur Gaza qui se poursuit depuis octobre 2023, dans ce que le groupe a qualifié d’actes de solidarité avec les Palestiniens. La dernière attaque a eu lieu le 25 décembre, lorsque le groupe a tiré un missile balistique et deux drones en direction d’Israël. Le 21 décembre, un missile en provenance du Yémen a frappé la ville de Jaffa, dans le sud de Tel-Aviv, blessant 16 personnes. En réponse, B. Netanyahou a déclaré avoir ordonné la destruction des infrastructures des Houthis au Yémen. « J’ai ordonné à nos forces de détruire les infrastructures des Houthis, car quiconque tentera de nous nuire sera frappé de plein fouet », a déclaré Netanyahou au Parlement. La semaine dernière, des frappes aériennes israéliennes ont également touché des sites à Sanaa et Hodeidah, ciblant des ports et des infrastructures énergétiques. Ces frappes ont fait neuf morts.
Citant le commandant de l’armée de l’air, la radio de l’armée sioniste a affirmé que « le rythme des attaques contre les Houthis augmenterait si nécessaire ». La chaine israélienne Kan 11 a rapporté mardi soir « que l’armée israélienne étudiait la possibilité de lancer une quatrième attaque contre le Yémen dans le contexte de l’escalade de la confrontation avec le groupe Ansarullah ».
Le rapport a indiqué que l’entité envisage « de lancer une attaque plus violente que les précédentes attaques contre Hodeidah et Sanaa, et précise que l’armée de l’air et la Division du renseignement militaire travaillent à préparer des plans plus violents et à augmenter le nombre d’objectifs au Yémen ».
La diplomatie israélienne a donné des instructions à ses missions diplomatiques en Europe pour chercher à classer les Houthis comme organisation terroriste, et a également appelé le Conseil de sécurité à tenir une session d’urgence pour condamner les attaques des Houthis.
Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères, a déclaré dans un communiqué que « les Houthis représentent une menace non seulement pour Israël, mais aussi pour la région et le monde entier », soulignant que « classer le groupe comme organisation terroriste est la première étape nécessaire ». Samedi, l’occupation n’a pas réussi à intercepter un missile lancé depuis le Yémen qui a atterri dans la région de Tel Aviv-Jaffa, blessant une vingtaine de personnes.
Abdelmalek Al Houthi, leader des Ansarullah, n’a pas dérogé à la règle en prononçant un discours de galvanisation des Yéménites à la veille des rassemblements massifs qui se tiennent chaque vendredi depuis le déclenchement du conflit de Gaza. Il a rappelé que le Yémen poursuivra ses opérations contre Israël, mais aussi ses soutiens, jusqu’à ce que cessent les hostilités contre les Gazaouis.