Lundi à l’aube, l’artillerie israélienne a pilonné plusieurs régions dont le nord du camp de Nusseirat au centre de l’enclave causant des destructions importantes. Par la suite, des raids aériens ont visé la ville de Rafah au sud détruisant un carré résidentiel.
Des destructions ont aussi eu lieu dans le quartier al-Touffah à Gaza-ville, où un pilonnage a visé des gens qui rentraient chez eux après avoir apporté avec eux de la farine et des denrées alimentaires. Il y a eu plusieurs blessés.
Dimanche, un massacre perpétré sur les tentes à Khan Younes au sud a causé la martyre de 10 personnes dont 5 enfants. Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Gaza, aux petites heures, des avions de chasse israéliens ont pris pour cible trois tentes abritant des dizaines de déplacés, Les enfants tués sont âgés de 2 à 5 ans. Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, le nombre des martyrs dépasse les 52.829 et celui des blessés les 119.554.
Se référant à une étude menée par plusieurs chercheurs The Economist estime que chiffre des tués palestiniens se situe entre 77.000 et 109.000 Palestiniens.
Dimanche, le ministère de la Santé de Gaza a révélé que 1.500 Palestiniens ont perdu la vue à cause de la guerre, et 4.000 autres risquent de la perdre à cause de la pénurie de médicaments.
L’armée d’occupation interdit depuis le 2 mars l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d’habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique avec des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.
Après des discussions directes avec des responsables américains, la branche armée du Hamas a annoncé qu’elle allait libérer lundi le soldat israélo-américain Edan Alexander. C’est le seul dernier captif vivant ayant la nationalité américaine. Il avait été pris en captivité lors de l’attaque du 7 octobre alors qu’il servait dans une unité d’élite. « Les Brigades al-Qassam ont décidé de libérer le soldat sioniste de nationalité américaine, Edan Alexander (…) aujourd’hui », a indiqué Abou Obeida, leur porte-parole, dans un message sur Telegram. Une source au sein du Hamas a indiqué que le mouvement avait été informé, via les médiateurs, d’une pause dans les combats pour cette occasion. « A 09H30 (06H30 GMT), Israël a commencé à suspendre ses vols de reconnaissance, de drones et d’avions de combat, ainsi que ses opérations militaires, afin de créer un couloir sécurisé pour le transfert et la remise d’Edan », selon cette source.
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, avait affirmé plus tôt qu’il s’est engagé « uniquement à un couloir sécurisé permettant la libération d’Edan » et que sa libération ne donnerait pas lieu à un cessez-le-feu, ni à une libération de prisonniers palestiniens. « Les Etats-Unis ont informé Israël de l’intention du Hamas de libérer l’otage israélo-américain comme un geste envers les Américains, sans conditions », a indiqué son bureau dans un communiqué. B. Netanyahu a au contraire répété que les négociations en vue d’un accord pour obtenir la libération de tous les captifs encore retenus à Gaza se feraient « sous le feu » et qu’il se préparait toujours à « une intensification des combats ».
L’annonce sur cette prochaine libération, faite dimanche par le Hamas, avait été saluée par Donald Trump, président américain en la qualifiant de « mesure prise de bonne foi à l’égard des États-Unis ». « Je suis reconnaissant à tous ceux qui ont contribué à cette nouvelle historique », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « Nous espérons que ce sera la première des dernières étapes nécessaires pour mettre fin à ce conflit brutal. »
Steve Witkoff, envoyé présidentiel US, est arrivé lundi à l’aéroport Ben-Gourion en préparation de la libération du soldat israélo-américain. Selon les médias israéliens, il devrait rencontrer cet après-midi le Premier ministre israélien et d’autres responsables israéliens.
Le Hamas a confirmé des contacts avec l’administration américaine, après que deux responsables du mouvement ont évoqué des « discussions directes » avec les Etats-Unis. Dans un communiqué dimanche, il s’est déclaré « prêt à entamer immédiatement des négociations intensives en vue de parvenir à un accord définitif sur l’arrêt de la guerre, l’échange des détenus (captifs israéliens contre des prisonniers palestiniens), la gestion de Gaza par un organisme indépendant (…) en plus de la reconstruction et de la fin du siège ».
Début mars, les Etats-Unis, qui considèrent le Hamas comme « une organisation terroriste », ont fait état de premiers contacts directs avec le mouvement palestinien, menés par Adam Boehler, envoyé spécial américain pour les otages, après consultation avec Israël.
Le Forum des familles des captifs israéliens a appelé ses partisans à se rassembler sur « la place des otages » à Tel Aviv avant la libération du prisonnier. « Ensemble, nous suivrons tous les développements et nous clamerons à l’unisson : nous ne devons abandonner personne ! Le retour d’Edan doit être le début d’un accord global qui permettra à tous les otages de rentrer chez eux », a-t-il clamé. L’Ong a déclaré qu’elle traversait « une période critique où l’engagement du gouvernement envers les Israéliens est mis à l’épreuve », notant que la libération attendue d’Idan Alexander « démontre l’engagement résolu d’un dirigeant envers ses citoyens », en allusion au président US. Et de poursuivre en s’adressant à B. Netanyahu : « Qu’en est-il de votre engagement envers les 58 otages restants ? Le gouvernement choisira-t-il de les libérer et de permettre à la société de se rétablir, ou continuera-t-il à tergiverser ? » Elle a souligné que « le gouvernement doit prendre la bonne mesure historique et mettre fin au cauchemar que nous vivons. »
Selon les médias israéliens, les proches des captifs israéliens qui ne détiennent pas de double nationalité sont bien contrariés. Le frère du captif Matan Engerst a lancé non sans colère : « Israël a décidé que les soldats qui détiennent une nationalité étrangère ont plus de valeur que ses soldats blessés ».
Selon Raana Shakid, journaliste israélien du Yediot Ahronoth, « l’accord entre le Hamas et les USA signifie que si vous détenez exclusivement la nationalité israélienne ne vous attendez à rien de la part de votre gouvernement. En d’autre termes, crevez ! »
L’organisation de radiodiffusion israélienne rapporte de son côté que Ron Dremer, ministre responsable du dossier des otages, avait confié au père du soldat captif Etay Hin depuis 14 mois que les captifs « auront plus de chances d’être libérés via les Etats-Unis qu’à travers lui ». La tante des deux captifs Ziv et Gali Berman s’est interrogé : « Trump sauve Edan Alexander, mais qui va sauver Ziv et Gali ? »
« Witkoff et Trump doivent forcer Netanyahu à arrêter la guerre et à négocier au sujet des otages », a déclaré pour le micro de la radio de l’armée d’occupation israélienne le père d’un captif encore détenu dans la bande de Gaza.
Après une trêve de deux mois, qui a permis de libérer 33 captifs israéliens en échange de 1800 prisonniers palestiniens, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, s’emparant de vastes régions du territoire palestinien alors que 58 captifs, vivants et morts sont encore prisonniers. Samedi, le Hamas a diffusé une vidéo de deux captifs encore vivants dans laquelle l’un d’eux appelle à mettre fin à la guerre israélienne contre le territoire palestinien.