Une fois de plus, V. Poutine s’est entretenu par téléphone le 28 mai avec le président français et le chancelier allemand. Les trois dirigeants ont échangé leurs points de vue sur les derniers développements du conflit ukrainien, selon un communiqué du Kremlin. Ont été abordées différentes thématiques, comme les livraisons occidentales d’équipements militaires destinées à Kiev, les récents développements de l’intervention militaire russe en Ukraine ou encore les actions à entreprendre afin de réduire les risques d’une crise alimentaire mondiale.

Alertant sur «le caractère dangereux du « bourrage » permanent de l’Ukraine avec des armes occidentales», le maitre du Kremlin a notamment mis en garde ses interlocuteurs contre «des risques de déstabilisation de la situation et d’une aggravation de la crise humanitaire». «Une attention particulière a été portée sur les négociations gelées à cause de Kiev. Vladimir Poutine a confirmé que la partie russe était prête à relancer un dialogue», ajoute le communiqué. Concernant la sécurité alimentaire mondiale, le président russe a souligné qu’à ses yeux, «les causes réelles» des problèmes de livraison de produits agro-alimentaires résidaient dans la politique économique et financière «erronée» des pays occidentaux qui ont adopté des restrictions antirusses.

«La Fédération de Russie est pour sa part prête à contribuer à la recherche de solutions pour assurer l’exportation, sans obstacle, de céréales, y compris l’exportation de céréales ukrainiennes des ports de la mer Noire. L’augmentation de livraison d’engrais et des produits agro-alimentaires russes qui permettra de résoudre les problèmes sur le marché alimentaire mondiale demande la levée des sanctions correspondantes», assure encore le Kremlin selon qui les trois dirigeants ont convenu de poursuivre les contacts.

La présidence française a fait savoir qu’E. Macron et O. Scholz avaient demandé au président russe de libérer 2 500 combattants ukrainiens qui s’étaient retranchés dans l’aciérie Azovstal à Marioupol et ont été faits prisonniers par les Russes. L’Elysée précise que les dirigeants français et allemand ont insisté «sur le fait que toute solution à la guerre devait être négociée entre Moscou et Kiev, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine».

Selon la chancellerie allemande, les deux dirigeants occidentaux plaidé pour «un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes» et ont appelé V. Poutine à mener «des négociations directes sérieuses» avec le président ukrainien et à une solution diplomatique du conflit.

Réagissant à ce qui se passe sur le terrain, Ramzan Kadyrov, président de la République russe de Tchétchénie, a annoncé samedi 28 mai que les forces russes avaient entièrement pris le contrôle de la ville de Severodonetsk, dernier bastion des forces ukrainiennes à Lougansk. Le site de l’opération militaire russe en Ukraine  a publié sur Telegram des images de la ville de Severodontesk après son contrôle par les forces russes.

Plus tôt, R. Kadyrov a déclaré que les combattants tchétchènes avaient complètement pris le contrôle de la ligne de contact séparant les factions ukrainiennes ultra-nationalistes dans la ville de Severodonetsk en République populaire de Lougansk.

Les analystes militaires occidentaux voient dans la bataille de Severodonetsk et de Lysychansk un tournant potentiel dans la guerre, l’élan passant à la Russie après la reddition de la garnison ukrainienne de Marioupol la semaine dernière. La pression sur ces deux villes fait suite à la conquête de la localité clé de Lyman qui ouvre la voie aux grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk.

Il y a quelques jours, Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a annoncé que l’armée et les forces russes de Donetsk et de Lougansk étendaient leur contrôle sur les territoires du Donbass, soulignant que « la libération de Lougansk sera prochainement achevée ». Dimanche, la défense russe a déclaré que des missiles russes ont détruit un important arsenal de l’armée ukrainienne dans la ville de Kryvyi Rih, dans le centre de l’Ukraine, rapporte l’agence de presse gouvernementale TASS, citant le ministère.

En outre, plusieurs explosions ont été entendues dans la ville de Kharkiv, quelques heures après une visite inopinée de V. Zelensky, premier voyage en dehors de la région de Kiev depuis le début de l’invasion russe, selon Reuters. Un important panache de fumée sombre pouvait être vu s’élevant au nord-est du centre-ville. Kharkiv a été soumise à des bombardements russes ces derniers jours, après plusieurs semaines de calme relatif.

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