Selon le ministère yéménite de la Santé, 16 citoyens ont été blessés lors de l’agression américaine contre ce quartier commercial. La ville de Saada, dans le nord-ouest du pays, a également été la cible de trois raids américains. En outre, d’autres frappes aériennes ont touché deux districts des gouvernorats de Maarib et d’al-Jawf au Yémen.

James Hewitt, porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, a déclaré que l’armée américaine avait lancé « plus de 1 000 frappes » contre le Yémen depuis le lancement des attaques américaines contre le Yémen, et qu’elle poursuivrait ses attaques en coordination avec Israël. Ces frappes font suite à un tir de missile yéménite réussi sur les territoires occupés, qui a touché l’enceinte de l’aéroport Ben Gourion à Tel-Aviv, provoquant l’interruption du trafic aérien. Huit israéliens ont été blessés, selon les ambulanciers.

L’armée d’occupation israélienne a confirmé que son système de défense anti aérienne n’avait pas réussi à abattre le missile balistique hypersonique dimanche, malgré plusieurs tentatives d’interception. Benjamin Netanyahu a promis, lui, des représailles contre les forces yéménites et l’Iran, après le tir réussi du missile contre l’aéroport Ben-Gourion.

L’attaque est survenue quelques heures avant que l’armée ne confirme officiellement le rappel de dizaines de milliers de réservistes en vue d’élargir son offensive contre la bande de Gaza. Le tir sur l’aéroport Ben-Gourion a été revendiqué par la résistance yéménite Ansarullah. « Nous avons visé l’aéroport Ben Gourion avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès », a annoncé Ansarullah, qui tire régulièrement des missiles sur Israël en riposte aux massacres israéliens dans la bande Gaza.

Entre-temps, les forces yéménites ont annoncé qu’elles « cibleraient les aéroports israéliens » et ont appelé les compagnies aériennes à « annuler leurs vols » vers Israël, quelques heures après qu’un missile tiré depuis leur territoire a brièvement interrompu le trafic aérien du principal aéroport israélien. « Les forces armées yéménites vont cibler les aéroports (israéliens) en particulier celui de Lod, appelé Ben Gourion », proche de Tel Aviv, a déclaré, dimanche 4 mai, dans un communiqué le général Yayha Saree, porte-parole de l’armée de Sanaa. Il a appelé « l’ensemble des compagnies aériennes internationales à prendre en considération ce communiqué dès l’heure de son annonce et de sa publication en annulant leurs vols vers les aéroports de l’ennemi » israélien.

En attendant plusieurs compagnies aériennes ont décidé de prolonger la suspension de leurs vols à destination de l’aéroport de Tel-Aviv ces prochains jours. Conséquence : des dizaines de milliers d’Israéliens sont bloqués à l’étranger.

Le missile aurait franchi 4 niveaux de défense aérienne avant de s’abattre dans la zone de l’aérodrome. Des sites israéliens ont fait part d’une forte explosion qui s’est produite et qui a été entendue dans la ville sainte d’al-Qods à 50 km de l’aéroport. L’ogive du missile yéménite était très grande, provoquant une onde de choc massive, ont-ils ajouté.

Les sirènes d’alerte ont retenti dans toutes les régions du centre, notamment à Tel Aviv, Nataniya, Ashdod et à l’ouest de Jérusalem. Dans un premier moment, l’armée d’occupation israélienne hésitait s’il s’agissait d’un projectile ou de débris. Plus tard, la police israélienne a conclu à un « impact de missile » . « Vous pouvez voir la zone juste derrière nous: un cratère s’y est formé, large de plusieurs dizaines de mètres et également profond de plusieurs dizaines de mètres », a déclaré Yaïr Hezroni, chef de la police de la région centre d’Israël, dans une vidéo avec la tour de contrôle de l’aéroport Ben-Gourion en toile de fond. Un communiqué publié par la police conclut à un « impact de missile », rapporte l’AFP. Les forces armées yéménites de Sanaa ont tiré un 3eme missile en direction des territoires palestiniens occupés en 24 heures.

Dans sa déclaration, Y. Saree a assuré que « le missile hypersonique de type Palestine 2 a visé un site militaire de l’occupation israélienne au sud de Haïfa » assurant « qu’il a réalisé son objectif et n’a pas été intercepté ». L’armée d’occupation israélienne a annoncé samedi avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen.Une journaliste de l’AFP à Jérusalem a entendu les sirènes retentir au milieu de la nuit. Aucun détail sur le lieu de l’interception du missile n’était disponible dans un premier temps.Son lancement a déclenché les sirènes d’alerte aérienne dans les régions de Jérusalem, Tel Aviv et la mer Morte, ont rapporté les médias israéliens.

Le Yedioth Ahronoth a écrit qu’« un mois et demi après l’opération américaine au Yémen, environ 1,5 million de personnes en Israël se sont réveillées samedi matin au son d’un avertissement signalant le lancement d’un missile balistique depuis le Yémen ». Ce qui illustre, selon lui, l’inefficacité de l’agression US contre le Yémen. Dans la nuit de vendredi à samedi, la télévision officielle de Sanaa, al-Massirah, a fait état de 8 raids aériens américains sur la capitale Sanaa, le district voisin de Bani Hashish et celui de Khab al-Shaaf (nord), sans plus de précisions.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, les forces yéménites de Sanaa ont mené des dizaines d’attaques avec des missiles et des drones contre des sites israéliens. Elles ont également pris pour cible des navires liés à Israël en mer Rouge, réclamant de mettre fin à la guerre et au blocus israéliens contre la bande de Gaza.

Les Etats-Unis, sous la présidence de Joe Biden, avaient commencé en janvier 2024 à frapper les positions yéménites pour les contraindre à cesser leurs tirs. La campagne s’est intensifiée après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le Pentagone a indiqué fin avril avoir frappé plus de 800 cibles au Yémen depuis mi-mars.

Depuis le 18 mars, date à laquelle l’armée d’occupation israélienne a repris son offensive contre la bande de Gaza, les forces armées de Sanaa ont lancé quelque 25 missiles balistiques et plusieurs drones en direction de positions israéliennes.

Dans sa récente déclaration, Y. Saree a averti que « la nation entière subira les conséquences du silence, de l’échec et de la soumission face à ce qui se passe à Gaza », soulignant que « les répercussions de l’agression s’étendront tôt ou tard à d’autres pays ». « Agir aujourd’hui pour soutenir Gaza, qui défend tout le monde, est préférable que d’attendre que le danger atteigne toutes les capitales », a-t-il ajouté. Dans une déclaration précédente, il a invité « tous les peuples arabes et islamiques à remplir leurs devoirs religieux, moraux et humanitaires envers le peuple palestinien opprimé et à prendre des mesures urgentes dans tous les pays pour mettre fin à la guerre d’extermination et lever le siège de la bande de Gaza ».

Le Pentagone cache ses pertes
A noter aussi qu’un rapport récemment publié par The Intercept a révélé que l’administration Trump dissimule le nombre de victimes américaines dans la guerre au Yémen, qui s’est intensifiée ces derniers mois avec l’opération militaire « Rough Rider », lancée en mars dernier.
Bien que l’administration américaine « se vante publiquement des détails des frappes qu’elle mène », selon le rapport, « elle refuse de divulguer le nombre de soldats américains tués ou blessés à la suite de ces opérations ». Le site US ajoute que ce comportement « constitue une dissimulation sans précédent dans l’histoire des opérations militaires américaines et a incité les membres du Congrès à exiger des comptes et de la transparence ».
Dans ce contexte, le représentant démocrate Ro Khanna a déclaré à The Intercept que « l’administration doit faire preuve de transparence sur le nombre de victimes américaines résultant des attaques au Yémen ». Il a ajouté : « Je m’efforce également de tenir l’administration responsable des frappes non autorisées au Yémen. »
Malgré la gravité des opérations, « le nombre de victimes américaines demeure secret, le Commandement central américain, le Pentagone et la Maison Blanche ayant tous refusé de fournir des chiffres, se rejetant mutuellement la responsabilité et esquivant les réponses ».
Lors d’un incident très médiatisé cette semaine, un avion de chasse F/A-18 Super Hornet du porte-avions américain USS Harry S. Truman s’est écrasé dans la mer Rouge lors d’une manœuvre brusque pour éviter une attaque yéménite, blessant un marin et perdant l’appareil, estimé à environ 60 millions de dollars.
Pramila Jayapal, représentante démocrate, a qualifié l’incident de « tragique », assurant que « ni ce soldat ni aucun autre n’aurait dû être en danger. Les frappes de Trump au Yémen sont inconstitutionnelles, et le Congrès devrait trancher. » Commentant l’ambiguïté entourant le bilan des victimes, Eric Sperling, de Just Foreign Policy, a déclaré que le black-out médiatique « vise à occulter le coût humain d’une guerre constitutionnellement interdite ». A ses yeux, « les responsables espèrent que mener une guerre aérienne sans mandat constitutionnel du Congrès permettra au public de rester inconscient des conséquences dévastatrices de leur guerre.»
Le Pentagone reconnaît que les forces américaines « font face à une menace réelle liée aux attaques au Yémen ». Sean Parnell, porte-parole en chef, a déclaré en mars qu’« ils menacent nos troupes à l’étranger », soulignant que le Yémen « tirait sur des soldats américains dans la région et visait des navires américains, mettant en danger des vies américaines ». Cependant, le Pentagone n’a fourni aucune statistique sur le nombre de personnes exposées à ces menaces. « Il semble que le département ignore même le nombre de soldats américains tués ou blessés lors d’attaques au Yémen », a déclaré un porte-parole, précisant que « ces chiffres ne sont suivis qu’au niveau du commandement des combattants », selon le site web.

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