Le patron de l’Exécutif espagnol s’est contenté, sur ce dossier épineux, de faire valoir le discours nourri précédemment par José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères, soulignant que l’Espagne est prête à l’opérationnalisation des deux douanes. Et d’attribuer le retard, décrié par le Parti Populaire (PP) et Vox, à des « questions techniques » du côté marocain. Pour rappel, Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, avait précisé, le 14 décembre à Rabat lors d’une réunion avec son homologue espagnol, qu’« il n’y a pas un problème d’engagements ou de politique », mais plutôt « un problème de mise en œuvre technique » des douanes.

Pas moins de trois essais avaient été menés en 2023 pour mieux gérer le commerce bilatéral les 27 janvier, 24 février et 26 mai…

P. Sánchez a promis, mercredi, que « ce dossier sera au menu de la prochaine visite du chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, à Madrid ». Il a plaidé en faveur d’un « commerce transparent » à Sebta et Melilla.

La Déclaration conjointe publiée au terme de la 12e Réunion de haut niveau maroco-espagnole, tenue en février à Rabat, a réitéré l’engagement des deux pays à continuer d’« avancer de façon ordonnée vers la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises » et « poursuivront [les] tests sur le calendrier accordé pour dépasser les contraintes éventuelles ».

Les séparatistes déçus

Revenant sur le déplacement marocain du chef de l’Exécutif espagnol, le Polisario a condamné le soutien réaffirmé par P. Sánchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. « Cet appui signifie que les relations bilatérales entre l’Espagne et le Maroc continuent d’être basées sur les violations systématiques des droits de l’Homme que le Maroc commet en toute impunité » dans la région, lit-on dans le communiqué produit par la représentation du Front séparatiste à Madrid. « Sánchez a perdu l’occasion de ramener le gouvernement espagnol à une position officielle alignée sur ce qui est établi par le droit international en ce qui concerne le Sahara occidental et le droit légitime du peuple sahraoui à l’autodétermination », estime ledit Front. Le président du gouvernement espagnol a précisé, devant les médias, que sa position sur la question du Sahara n’avait pas changé. « Elle a été clairement exprimée dans la feuille de route (du 7 avril 2022) et la Déclaration conjointe (du 2 février 2023) » et réitéré son « engagement avec la solution proposée par le gouvernement du Maroc, sur des bases réalistes », a-t-il insisté.

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