C’est dans ce cadre-là qu’il faudra placer la démarche du média El Debate, proche des milieux de droite, en exigeant que soit dévoilé le contenu de la missive envoyée, fin mai à Rabat, pour dénoncer les revendications marocaines sur Sebta et Melilla. La demande d’El Debate a essuyé un refus de la part du gouvernement espagnol. Dans sa réponse, la diplomatie espagnole que pilote José Manuel Albares a expliqué que la publication du document « serait préjudiciable aux relations extérieures » avec le Maroc.

Pour rappel, la presse ibérique avait révélé que le ministère des Affaires étrangères avait contesté dans une note destinée à l’ambassade du royaume à Madrid, la marocanité de Sebta et Melilla dans la lettre de protestation du ministère marocain des Affaires étrangères adressée, le 17 mai, à la Commission européenne.

Le débat autour de ce passif colonial que Madrid s’acharne à enterrer dépasse le seul cadre de la joute politico-médiatique sur l’échiquier ibérique. Bruxelles est aussi sollicité. La preuve, la Commission européenne a réagi à la question co-signée par les eurodéputés espagnols du Groupe Renew, Jordi Cañas y Maite Pagazaurtundúan, qui avaient exigé de la CE de sanctionner le Maroc pour « ses multiples remises en question de l’espagnolité » des deux présides. Les revendications marocaines pour récupérer les Présides occupés et les îlots qui s’y rattachent n’ont aucun impact sur le partenariat entre le royaume et l’Union européenne.  Bruxelles « n’envisage pas de réviser l’association étendue et fructueuse entre l’UE et le Maroc », a répondu le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

En revanche, Josep Borrell a assuré que « les institutions de l’UE ont publiquement réaffirmé la position officielle bien connue sur l’importance de protéger les frontières extérieures de l’UE et c’était l’objectif des déclarations du vice-président [Margaritis] Schinas concernant les villes espagnoles de Ceuta et Melilla, deux territoires qui appartiennent à l’Union européenne et font partie de ses frontières extérieures ».  

Pour rappel, la diplomatie marocaine avait revendiqué, via une lettre adressée le 17 mai à la Commission européenne, la marocanité des Présides toujours sous occupation espagnole.  

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