Rien ne va plus pour le patron de la Banque du Liban, Riad Salamé, pestiféré auprès d’un large pan de l’opinion. Il fait l’objet avec son frère Raja de plusieurs enquêtes judiciaires au Liban, en Suisse, en France et au Luxembourg, dans des affaires de détournement de fonds, de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite.

Nizar Saghiyé, avocat qui préside aussi l’ONG anti-corruption Legal Agenda, a estimé que « l’arrestation de Raja Salamé montre que le système d’impunité en vigueur au Liban n’est plus aussi puissant que par le passé ».

R. Salamé a été arrêté après trois heures d’interrogatoire par la juge G. Aoun sur une affaire de transferts suspects de 330 millions de dollars, dans le cadre d’un contrat de courtage entre la Banque du Liban et une société enregistrée aux îles Vierges britanniques, dont il est le bénéficiaire économique. R. Salamé, qui nie toutes les accusations portées contre lui, fait l’objet d’une interdiction de voyager émise par la même juge.

En janvier, il avait refusé de comparaître devant la juge. Munis d’un mandat d’amener, des policiers avait perquisitionné ses bureaux à la Banque centrale et deux de ses résidences sans réussir à le localiser.

Malgré ses ennuis judiciaires, R. Salamé continue de prendre des décisions monétaires et financières controversées, dans un pays frappé par la pire crise économique de son histoire. Nombre d’observateurs lui reprochent non seulement l’enrichissement illégal, mais aussi et surtout sa pleine participation au scénario ayant conduit le Pays du Cèdre au bord de la faillite. Avec le siphonage de plus de 20 milliards de dollars de dépôts au profit d’intérêts US.

Leave A Reply

Exit mobile version