« Le bilan de l’attaque de l’ennemi américain contre les installations de Ras Issa est monté à 58 morts et 126 blessés », a affirmé la télévision Al-Massirah, en citant les autorités locales à Hodeïda. Un bilan revu à la hausse. En effet, auparavant, la même chaine de télévision faisait état de « trente-huit ouvriers et employés ont été tués et 102 autres blessés, selon un bilan provisoire de l’agression américaine sur le site pétrolier de Ras Issa », citant les autorités sanitaires de Hodeïda, ville de l’ouest du pays. L’armée américaine avait annoncé jeudi avoir mené des bombardements ayant abouti à la « destruction » de ce port. Un précédent bilan faisait état de 20 morts et 50 blessés.
Sur des images diffusées tôt vendredi par la chaîne Al-Massira et présentées comme les « premières images de l’agression américaine » contre le port pétrolier, une boule de feu éclaire la zone où se trouvent des navires, tandis que d’épaisses volutes de fumée s’élèvent au-dessus de ce qui semble être un incendie. « Les équipes de secours de la défense civile et les ambulanciers déploient tous leurs efforts pour rechercher et extraire les victimes et éteindre l’incendie », a souligné vendredi Anees Alasbahi, porte-parole du ministère de la Santé du gouvernement de Sanaa.
Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait expliqué jeudi que « l’objectif de ces frappes était de s’en prendre aux sources économiques du pouvoir des Houthis ». « Les États-Unis ont pris (ces) mesures, afin d’éliminer cette source d’hydrocarbures pour les terroristes houthis, soutenus par l’Iran, et les priver du revenu illégal qui a financé les actions des Houthis pour terroriser toute la région depuis plus de dix ans », a ajouté le Centcom.
Washington, qui a désigné les Houthis comme organisation terroriste étrangère début mars, accuse ceux-ci de s’accaparer les revenus de ce port situé au nord de Hodeida. « Ces hydrocarbures devraient être fournis de manière légitime aux habitants du Yémen », souligne le Centcom.
Selon le bureau de santé de Hodeïda, les secouristes font de gros efforts pour soigner les blessés, qui ont subi des blessures et des brûlures à la suite de l’agression brutale des États-Unis contre l’installation de Ras Issa. Les militants des droits de l’homme estiment que le massacre américain à Hodeïda démontre l’ampleur de son échec et de son incompétence, révélant le visage hideux des USA et d’Israël dans la région, comme l’a déclaré le militant des droits de l’homme Talat Al-Sharjabi à Al-Masirah.
Jeudi, Washington a imposé des sanctions contre une banque du Yémen et ses principaux dirigeants, en raison de son soutien jugé « essentiel » aux Houthis. Le Yémen est revenu dans les radars de Washington en déclenchant, en novembre 2023, des attaques contre des navires desservant les ports israéliens.
L’aviation américaine a en outre mené 3 frappes contre le complexe gouvernemental dans le district de Mukayras, au sud du gouvernorat d’Al Bayda, dans le centre du Yémen. Dans le gouvernorat de Sanaa, les avions américains ont lancé deux raids contre la zone d’Al-Sama’ dans le district d’Arhab, au nord de la capitale.
Mercredi, la coalition dirigée par les États-Unis a également lancé une série de violents raids contre les gouvernorats de Sanaa, Al Jawf et Hodeïda. Mardi, les avions américains ont aussi mené 15 frappes aériennes contre l’île de Kamaran dans la mer Rouge, en plus de 13 frappes aériennes sur les districts d’Al Salem et de Kitaf à Saada, dans le nord du pays.
Depuis le 15 mars, l’armée américaine a renouvelé ses bombardements contre le Yémen, après que Sanaa a annoncé un blocus contre les navires liés à l’entité sioniste dans la mer Rouge pour tenter de la forcer à lever son siège et à stopper son génocide dans la bande de Gaza.
Dans la journée de vendredi, l’armée d’occupation a déclaré avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen. Les sirènes d’alerte ont retenti au centre et à Jérusalem et des milliers d’Israéliens ont accouru vers les abris, rapportent les médias israéliens.
La veille des manifestations populaires qui sont organisées chaque vendredi dans divers gouvernorats yéménites, Abdelmaleh Al-Houthi, leader des Ansarullah au pouvoir à Sanna, a expliqué que « l’agression américaine, qui soutient l’ennemi israélien, vise à perturber la situation yéménite par tous les moyens », notant « qu’elle a intensifié son agression contre le pays, car elle a mené plus de 220 raids cette semaine en utilisant des avions furtifs, des avions de combat F-18 et d’autres types, pis encore elle a mené plus de 900 raids et bombardements navals en un mois ».
Tout en notant que « l’ennemi américain frappe de nombreuses cibles civiles », soulignant que « son agression est un échec et ne pourra jamais arrêter nos opérations de soutien au peuple palestinien », il a jouté que « l’agression américaine n’a pas réussi à sécuriser les navires israéliens, car la mer Rouge et la mer d’Arabie restent complètement fermées à l’ennemi israélien », soulignant que « le blocage continu des navires israéliens est une preuve claire de l’échec de l’agression américaine ».
Le leader yéménite a fait valoir que « les forces armées yéménites ont mené 78 opérations au cours du mois, en utilisant 171 missiles balistiques, de croisière et hypersoniques, ainsi que des drones ». Comme il relevé que « le nombre total d’opérations depuis le 15 Ramadan jusqu’à présent démontre l’étendue du soutien, l’efficacité de la situation et la force des opérations ».
Il a noté que les forces armées « ont mené 33 opérations contre le porte-avions et les navires qui l’accompagnaient via 122 missiles balistiques et de croisière et des drones », tandis qu’elles « ont effectué quatre lancements de missiles Qods contre des avions d’écoute et de ravitaillement et des avions de guerre américains en mer Rouge ». Il a également ajouté que « plus de 11 opérations d’interception et de contre-attaque ont été menées contre des avions ennemis américains, y compris contre des avions furtifs, tandis qu’un certain nombre d’opérations ont été déjouées ». Il a expliqué qu’il y a eu des « opérations d’interception réussies qui ont empêché les Américains de mener à bien plusieurs opérations et de bombarder plusieurs cibles au Yémen ».
« Dans les territoires palestiniens occupés, les forces armées yéménites ont mené 26 opérations contre eux, en utilisant 30 missiles balistiques et hypersoniques et un drone », a rappelé A. Al-Houthi. Assurant que « l’ampleur et la dynamique des opérations confirment que les capacités restent très fortes et saines, et n’ont pas été affectées par l’agression américaine. Au contraire, ils se développent et les personnes impliquées dans ces domaines deviennent plus innovantes et plus compétentes au niveau technique et dans la fabrication tactique opérationnelle ».