Le groupe parlementaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) à la Chambre des représentants a lancé un pavé dans la mare en annonçant la suspension de toute coordination sur la motion de censure, avec les autres composantes de l’opposition dans l’Hémicycle. Dans un communiqué, la formation a justifié son revirement par l’absence d’une « volonté réelle et sincère de donner vie à l’initiative ».

La source a ajouté que certaines composantes de l’opposition ont préféré « s’enliser dans des détails personnels et techniques sans rapport avec les conventions et les pratiques politiques et parlementaires ». Sans nommer de parties, la formation a estimé que « certains » auraient « sapé l’initiative à travers des fuites médiatiques qui servent leur agenda et visent à tromper l’opinion publique ».

Le même communiqué a noté que le parti et son groupe parlementaire étaient conscients que l’opposition ne pouvait obtenir de majorité absolue des députés en faveur de la motion. L’article 105 de la Constitution donne la possibilité à la Chambre des représentants de s’opposer à ce que le gouvernement continue ses actions, en approuvant une motion de censure. Or, celle-ci ne saurait être recevable sans l’appui d’au moins un cinquième des membres. Le vote majoritaire est ensuite nécessaire, à partir de trois jours francs après le dépôt de la motion. Le même texte énonce que la censure votée entraîne une démission collective du gouvernement. Dès lors, aucune motion de la Chambre des représentants n’est recevable pendant un délai d’un an.

Le recours à cette arme décisive a été rare dans l’exercice démocratique dans le pays. Ni la première tentative, en 1964, ni la seconde, en 1990, n’ont permis de renverser de gouvernement. N’empêche, c’est le geste politique qui compte en pareilles circonstances marquées par un jeu politique des plus viciés. L’Exécutif est en effet englué dans des scandales à n’en plus finir, dont le dernier en date a trait à l’engraissement de quelques agioteurs de la majorité qui ont choisi de se reconvertir en importateurs de bétail pour préserver le cheptel national en déperdition…

A signaler aussi que la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) a jugé bon de classer les plaintes de trois formations de l’opposition concernant une capsule diffusée sur 2M, au sujet du Mondial 2030 de football, organisé par le Maroc, l’Espagne et le Portugal. A l’issue d’une réunion, tenue le 8 mai, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle a considéré que le contenu de la vidéo ne comportait « pas d’éléments relevant d’une publicité ou d’un contenu interdits ».

Lancées sans l’USFP, les plaintes du Parti du progrès et du socialisme (PPS), du Mouvement populaire (MP) et du Parti de la justice et du développement (PJD), considèrent que la capsule relie la tenue de la grand-messe sportive avec certains programmes gouvernementaux, constituant ainsi une publicité politique. Les plaignants ont pointé notamment des messages électoralistes et susceptibles de prêter à confusion, en s’avérant favorables aux réalisations de l’exécutif.

Annoncée ce 16 mai, la décision conclut sur l’absence de messages à intérêt politique et financier en faveur d’une formation ou de personnes, d’autant que la capsule évoque notamment « l’adhésion citoyenne autour de chantiers sociaux d’intérêt national », sans « lien explicite ou implicite » avec un parti au niveau visuel (symbole, logo, couleur…) ou sonore.

« Le contenu en question mentionne plusieurs programmes à caractère social. Après consultation de différentes sources, il ressort que ces programmes s’inscrivent dans des chantiers nationaux initiés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’Assiste ; leur mise en œuvre a été assurée par différents gouvernements successifs ; ils ont été lancés dans des contextes et à des périodes variés ; ils ont, de plus, déjà fait l’objet de nombreuses annonces et couvertures médiatiques », fait savoir un communiqué de la HACA.

De ce fait, le CSCA a jugé que le contenu ne réunissait ni « les éléments constitutifs d’une publicité telle que définie par l’article 2.1 de la loi n°77.03 », ni ceux « d’une publicité interdite de nature politique telle que définie par l’article 2.3 de la loi n°77.03 ». Les veilleurs sur les contenus médiatiques oublient, chemin faisant, que l’exécutif se dédit de son programme gouvernemental en ne faisant valoir, dans tous les secteurs d’activité, que la volonté royale sans pour autant que les prescriptions du Nouveau modèle de développement dont il se targue ne soient traduites dans les faits…

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