Cette première enveloppe de 1,5 milliard d’euros débloquée vendredi 26 juillet sera, a priori, suivie de beaucoup d’autres. C’est la volonté de Bruxelles et cela correspond à l’accord trouvé au mois de mai dernier entre les 27 États-Membres.

Dans les banques de l’ensemble européen, les avoirs russes bloqués et gelés sont évalués actuellement à 210 milliards d’euros. Une manne qui pourrait être utilisée dans le cadre des sanctions décidées après le lancement de l’opération spéciale russe en Ukraine en février 2022. Ces avoirs sont gelés donc il est impossible d’y toucher d’un point de vue juridique mais l’argent utilisé aujourd’hui provient des intérêts que rapportent ces sommes colossales placées sur le territoire de l’Union. In fine, c’est donc bien de l’argent russe que l’on utilise pour aider l’Ukraine.

« Il n’y a pas de meilleur symbole ni de meilleure utilisation de l’argent du Kremlin que de le destiner à faire de l’Ukraine et de toute l’Europe un endroit plus sûr où vivre », a d’ailleurs indiqué Ursula von der Leyen,  présidente de la Commission européenne.

Selon Bruxelles, les intérêts des avoirs russes gelés devraient permettre de dégager entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an qui seront versés à Kiev. Environ 90% de cette somme seront affectés au soutien militaire et à l’achat d’armement Les 10 % restant, eux, seront dédiés à la reconstruction et au redressement du pays.  Moscou a réagi à ce transfert d’argent, qualifiant la décision européenne d’« illégale ». Auparavant, la Russie avait aussi menacé de recourir à des mesures de rétorsion qui feraient mal aux intérêts économiques européens.

Ce dossier est des plus compliqués à gérer au regard de ses implications géopolitiques qui dépassent le seul cadre européen. En effet, des informations ont circulé sur la crainte exprimée par plusieurs pétromonarchies, l’Arabie Saoudite en tête, quant au sort qui serait réservé à leurs avoirs en cas de troubles et/ou de tension. Pour l’heure, nombre de spécialistes expriment leurs craintes de voir la crédibilité des banques européennes prendre un sérieux coup.

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