Au Niger, la Cour d’État a acté ce vendredi matin la levée de l’immunité présidentielle de M. Bazoum, renversé par un coup d’État le 26 juillet 2023. Une audience très rapide, pour prononcer ce verdict, qui ouvre la voie à un procès devant un tribunal militaire.
Le collectif international des avocats du président renversé Mohamed Bazoum a dénoncé « l’avènement de l’arbitraire » et la fin de « l’indépendance du pouvoir judiciaire au Niger ». Les avocats de M. Bazoum n’ont pas pu rencontrer ni communiquer avec leur client, et leurs arguments n’ont pas non plus été mentionnés devant la Cour d’État qui a prononcé ce verdict.
Les autorités de Niamey accusent le président renversé de « complot d’attentat à la sécurité et à l’autorité de l’État », de « crime de trahison », « d’apologie du terrorisme et de financement du terrorisme ».
Il est notamment reproché à M. Bazoum d’avoir parlé au téléphone avec le président français Emmanuel Macron et le Secrétaire d’État américain Anthony Blinken pour qu’ils l’appuient « par une intervention militaire », après le coup d’État du 26 juillet 2023. Ses avocats affirment, qu’ils ne « baissent pas les bras » et qu’ils continueront à « se battre », y compris devant le tribunal militaire.
M. Bazoum est détenu depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 dans la résidence présidentielle, avec son épouse Hadiza. Il avait été renversé par un putsch militaire ce-jour-là par un organe appelé Conseil national sauvegarde de la patrie (CNSP). Un CNSP dirigé par le général Abdourahamane Tiani, devenu nouvel homme fort du Niger. Ce dernier avait annoncé le 19 août 2023 une transition qui «ne saurait aller au-delà de trois ans ».